Simon Capelli, Messin d’origine et journaliste au magazine So Foot depuis cinq ans, est venu participer à une table ronde consacrée au webjournalisme dans le cadre de la semaine de rentrée de la Licence Professionnelle Médias Numériques. L’occasion de percer le mystère sur une démarche à part dans la presse sportive hexagonale.

Espadrilles au pied style retour de la plage, barbe négligée-soignée, cheveux en révolte, sac en bandoulière, Simon Capelli est So Foot jusque dans sa dégaine, un peu comme George Best l’attaquant nord-irlandais ‘bourré’ de talent et systématiquement volubile dans ses déclarations. Sepp Herberger et ses Lapalissades ne font d’ailleurs guère le poids en comparaison.

Mais So Foot, ça veut dire quoi au fait ?

C’est avant tout, le nom d’un magazine vraiment pas comme les autres consacré au ballon rond, N’allez pas y chercher les poncifs éculés des France Football ou autre L’Equipe, ni les commentaires d’après matches d’entraîneurs en rogne qui se déchirent à coup de déclarations à l’emporte pièce pour savoir par qui les arbitres du dernier PSG-OM étaient achetés, vous serez forcément déçus. Non ! So Foot, c’est un peu le troisième œil du sport de balle qui agite presque toute la planète, un regard décalé et caustique, mais aussi une vraie réflexion sur le sport en général et le football en particulier.

Aux frontières du Raël

Dans le numéro de septembre 2009, une interview de Raël (oui vous avez bien lu !) côtoie une analyse de fonds sur le foot anglais signée Katy Perry qui sait tout juste différencier un pénalty d’un corner. Il y a aussi les pages centrales consacrées aux femmes de joueurs, une rubrique déjà culte, et le déchaînement se poursuit sur la toile avec un site internet qui se veut le complément du support papier. Le délire ne connaît alors de limites que celle du réseau mondial et les journalistes de se lâcher sur cet espace de liberté infini avec, par exemple, la rubrique des Top dix. Simon Capelli aurait un petit faible pour lesMichel apprend-on.

Pardon Raymond !

« On peut ne pas se prendre au sérieux et faire les choses sérieusement », la devise que les ZZ Top placent en interview à chaque sortie d’album collerait parfaitement à la démarche de So Foot. D’ailleurs, on parlait des Michel, mais Raymond, ça lui parle aussi comme prénom à Simon Capelli, la preuve. Et puis ne croyez pas que quand on est So Foot, on ne réfléchit que par et pour le ballon rond. Le gaillard a une solide formation de journalisme et un parcours qui l’a mené du côté de Sofa, l’ancêtre un peu pompeux du rejeton So Foot.

Et pourquoi pas so Basket ?

Mais So Foot aurait très bien pu s’appeler So Basket que la démarche eût été la même, une balle orange à la place du bon vieux cuir, l’idée ne serait pas pour déplaire à notre aventurier du sport. Vous l’aurez compris, quand on croise le chemin de Simon Capelli, c’est un peu l’esprit So Foot qui nous envahit, cette part de mystère qui peut faire prendre à une banale rencontre de football une dimension insoupçonnée pour peu que des yeux aiguisés de chirurgiens de la cause footballistique nous mettent le nez dessus.

Dhorasoo never, George Best forever !

Et s’il fallait élire un digne représentant de l’esprit So Foot, quel serait-il, qui serait ce joueur improbable de l’histoire du ballon rond susceptible de remplir tous les critères de sélection drastiques des allumés du magazine le plus déjanté du football français ? George Best ? Encore lui, allons M. Capelli un petit effort, vous pouvez mieux faire et arrêtez un peu avec Vikash Dhorasoo, même si une carrière en bleu dans l’ombre de Zidane, c’est vrai que c’est So Foot ! .