Fascinées par le pédophile belge Marc Dutroux, des adolescentes ont envoyé des lettres à celui qui a enlevé, séquestré, violé et tué plusieurs fillettes entre 1994 et 1996.

« Voulez-vous correspondre avec moi ? Si tu veux je peux t’envoyer ma photo ». Écrit par une adolescente belge, ces mots ne sont pas destinés à Justin Bieber ou à une autre pop star à la mode mais au pédophile Marc Dutroux. Véritable tache noire qui parait comme indélébile sur le plat pays, le tueur pervers s’incruste un peu plus dans l’histoire de la Belgique avec, cette fois-ci, le coup de main de quelques jeunes filles. Pleines d’espoir de nouer un contact avec celui qui a traumatisé tout un peuple, elles passent la main dans la cage du tigre en posant des mots quelques peu naïfs dans leurs missives, comme nous le révèle le journal belge Le Soir :  » Bonjour, je suis une fille de 15 ans. J’habite La Roche-en-Ardenne. Vous m’avez toujours fascinée. Vous êtes une personne connue. Quand je vois vos belles photos, je ne peux que croire que vous êtes honnête. « 

« Elles côtoient l’interdit »

Les massacres nazis ou les extravagances cannibales ont  toujours captivé l’œil du public. Fascination de l’horreur ou attirance pour le pire, l’être humain aime à zoomer sur certains détails macabres de l’histoire.  Pour le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, le comportement des ados est plus complexe. « Elles côtoient l’interdit, le danger, assimilent leurs comportements à ceux d’adultes. Il apparaît aux yeux d’ados immatures comme une victime du système. » Lorsque les méfaits de Dutroux dévastaient le pays en 1996, les jeunes filles, aujourd’hui âgées d’une quinzaine d’années, faisaient leurs premières dents et l’affaire n’effleurait  qu’à peine leurs esprits. « Elles n’ont pas conscience du risque encouru », conclut le spécialiste.

Condamné en 2004 pour l’enlèvement, la séquestration et le viol, entre 1994 et 1996, de six fillettes et adolescentes belges ainsi que la mort de quatre d’entre elles, Marc Dutroux ne manque pas de correspondants. Toujours selon le journal Le Soir, le facteur lui apporte régulièrement des demandes de mariage, des insultes, des peluches et de temps en temps quelques billets. Les courriers de fans pré-pubères sont donc considérés comme un phénomène nouveau dans la boite aux lettres du pédophile. A Nivelles, là où Marc Dutroux purge sa peine, ils ont été renvoyées à leurs auteures par la prison. En janvier dernier, c’était au tour du pédophile de prendre le stylo, en parvenant à faire parvenir  depuis sa cellule, un texte de 44 pages au père de l’une de ses victimes. Un nouveau coup d’éclat dans la sombre collection du pervers.