Lancée il y a à peine plus d’un an, la plateforme numérique française Imago TV s’est depuis construit une solide place parmi les géants du streaming. Sa particularité : proposer un contenu engagé dans la transition écologique. Afin de faire le bilan de cette première année, nous avons échangé avec Nicolas, l’un des cofondateurs.

Allier respect de la planète, streaming, contenus gratuits et sans publicités, voici le pari osé de Felipe et Nicolas, les deux initiateurs du projet. Avec Imago TV, l’idée est née d’une envie de « mettre en lumière les enjeux écologiques actuels grâce à des supports audiovisuels. » Ces contenus sont proposés sous quatre types de formats différents : courts-métrages, documentaires, podcasts, et web-séries.

Présentée sous la forme d’un design minimaliste et classique, la plateforme englobe de nombreuses thématiques. Ecologie, politique, histoire, économie, ou encore éducation, autant de sujets différents que l’on peut retrouver en naviguant sur le site internet. Ce qui lie néanmoins ces nombreux contenus, c’est une ligne éditoriale placée sous le signe de la transition écologique. « Sur la plateforme, tout est réfléchi pour valoriser au mieux ce que l’on propose » souligne Nicolas.

Une première année encourageante

Avec ce projet, l’un des objectifs principaux d’Imago TV était de se construire une certaine notoriété auprès du grand public.« Lorsque nous avons lancé Imago, nous ne savions pas si ça allait prendre. C’était assez difficile de faire des projections anticipées.«  Pourtant, la plateforme a réalisé un démarrage sur les chapeaux de roue. Entre les mois de janvier et février, ce sont près de 300 000 visiteurs qui ont découvert le projet en se rendant sur le site. Des résultats qui se révèlent ainsi très prometteurs.

Au début de son lancement, la plateforme a également bénéficié d’un réel coup de pouce marketing. Cela a largement contribué à ce fulgurant et rapide succès. Grâce aux nombreux articles de presse, interviews, et invitations en plateau, Imago TV s’est donc frayé un solide chemin dans l’univers médiatique français. « Le streaming ça suscite de l’intérêt. Tout le monde s’est demandé : tiens, c’est quoi ce petit Netflix Français ? La réussite de ce lancement nous a permis d’avoir une vraie popularité dans le domaine public. À présent, nous sommes régulièrement présentés comme les français qui concurrencent les géants américains et c’est chouette. »

Durant cette année plus que fructueuse, l’équipe s’est rendue aux quatre coins de la France pour. « Nous avons été jurys pour le festival de documentaires Les Champs des Possibles, nous avons eu un stand au We Love Green festival, nous avons gagné le prix du projet écolo innovant 2019… Tout ce qui nous est arrivé pendant ces six premiers mois est vraiment dingue. » L’aventure Imago s’est rapidement enclenchée, avec des chiffres plutôt réjouissants pour la plateforme. Près de 8 000 abonnés habituels ont créé un compte et environ 2000 personnes se connectent quotidiennement.

Proposer des contenus exclusifs : un pari réussi

Après une brève pause durant l’été, l’équipe d’Imago est revenue dès le mois de septembre avec de nombreuses promesses. La grande nouveauté de cette rentée ? Le lancement de contenus exclusifs, disponibles uniquement sur la plateforme. « Les jeunes créateurs souhaitent mettre en libre accès leurs productions, mais pour diverses raisons ils n’ont pas envie de le faire sur des plateformes comme YouTube. Avec Imago, l’idée c’est de les aider en regroupant au même endroit des contenus cohérents, pour lesquels nous pouvons faire de la communication. »

Deux films présentés en exclusivité ont ainsi inauguré cette rentrée de septembre-octobre. Il y a eu tout d’abord « En quête d’autonomie« , un documentaire de Julien Malara et Léo Génin alias Demos Kratos. En l’espace de seulement deux semaines, ce film ayant pour thème les écovillages a comptabilisé près de 12 000 visionnages. Ensuite, ça a été au tour du court-métrage Anita réalisé par le Biais Vert, qui a quant à lui réalisé près de 15 000 vues au bout de trois jours seulement. « C’est l’un de nos plus beaux démarrage, nous avons eu environ 5000 vues par jour. On a réussi à prouver que nous aussi on pouvait faire une très bonne visibilité. » déclare avec fierté Nicolas, l’un des cofondateurs.

Deux autres productions sont ensuite venues s’ajouter à cette liste de contenus exclusifs. D’un côté « Irrintzina, le cri de la génération climat » par Sandra Blondel et Pascal Hennequin. Puis, le documentaire Foutu pour Foutu réalisé par Agathe Bru et Romain Sanchez. Ce dernier traite de la problématique de l’effondrement, du point de vue de deux jeunes adultes de 25 ans. Depuis son lancement, le documentaire comptabilise aujourd’hui près de 9000 vues.« Nous avons un rythme de visionnage assez régulier. C’est très encourageant, à la fois pour nous mais aussi pour les créateurs. »

« En 2020, nous voulons faire en sorte de fidéliser nos abonnés »

Malgré ce premier bilan positif, peu de gens encore se rendent de façon régulière sur la plateforme. « Pour l’année prochaine, notre objectif principal sera de rendre les utilisateurs d’Imago TV plus habitués. » déclare Nicolas. Pour se faire, l’équipe souhaite mettre en place quelques nouveautés attrayantes. De nouveaux contenus exclusifs seront par exemple proposés.« Tant que l’on sera en concurrence avec des plateformes comme YouTube, notre but sera de proposer aux visiteurs des choses qu’ils ne trouveront pas ailleurs. »

La plateforme souhaite également mettre en place des fonctionnalités innovantes, faisant d’Imago un site hybride à mi-chemin entre YouTube et Netflix. Il sera désormais possible pour les abonnés de recevoir une newsletter, d’écrire des commentaires sous les vidéos, ou encore d’avoir accès à des options telles que les favoris ou à regarder plus tard. « Avec ces nouveautés, l’objectif c’est de faire d’Imago TV une sorte de petit réseau social où nos abonnés auront envie de revenir. Les utilisateurs vont pouvoir rentrer en contact entre eux, interagir et se recommander des choses. »

Continuer à tisser un réseaux de partenariats solides avec les autres acteurs de la transition écologique fait également partie des objectifs de cette nouvelle année. Que ce soit avec des médias (la Relève et la Peste, Kaizen, Reporterre), des associations (Greenpeace, I-boycott) ou d’autres acteurs du changement. « Ce réseau de partenaires demeure très utile lorsqu’il s’agit de faire des échanges de visibilité. »

De nombreux projets exclusifs sur le thème de la transition écologique sont ainsi en préparation et Imago TV compte bien rester sur cette lancée. L’année prochaine s’annonce donc prometteuse pour la plateforme éco-responsable, qui fête avec fierté son premier anniversaire.

Charlène Dosio