Alors que le virus H1N1 vient d’atteindre un pic épidémique en Europe  et poursuit sa progression en France, la grippe saisonnière continue de sévir de son côté. Petit comparatif médical entre les deux virus qui vont nous gripper cet hiver.

C’est un véritable affrontement qui a lieu entre la grippe saisonnière et une grippe porcine tenace. Cette dernière qui occupe le devant de la scène depuis des mois a  effacé les inquiétudes de la population face au virus hivernal. Virus qui est d’ailleurs tout aussi dangereux que le petit nouveau. Un comparatif médical s’impose. 

La plus symptomatique ?

Toux, fièvre, douleurs musculaires, les virus atteignent aussi les voies respiratoires et peuvent entraîner de sévères complications. Difficile a priori de savoir de quelle grippe on est atteint. « L’unique différence, explique Dominique Stock, médecin généraliste, c’est que les symptômes surviennent plus brutalement lorsqu’il s’agit de la grippe A. » Résultat : un à zéro pour le virus H1N1.

La plus contagieuse ?

Pour éviter la contamination, plusieurs précautions peuvent être prises. « Il faut se laver régulièrement les mains, ne pas être en contact avec des personnes malades et porter un masque si quelqu’un dans l’entourage est atteint de la grippe A », recommande Joséphine Rého, pharmacienne à Forbach. A ce sujet, plusieurs institutions n’hésitent pas à informer le grand public à travers les médias et en diffusant des spots de prévention. Mais nombreuses sont les familles qui se dirigent vers leur médecin traitant pour poser toutes les questions qui leur passent par la tête. « Il est bon de consommer de la vitamine C, d’aérer les locaux, mais également d’éviter de faire la bise, de serrer des mains ou de s’exposer à des courants d’air car cela nous fragilise  », préconise Dominique Stock. Les mesures à prendre restent identiques  pour les deux grippes car elles se transmettent de la même façon. Egalité donc sur ce point-là, ce qui donne le score de deux à un en faveur de la grippe A.

La plus facile à soigner ?

Pour se soigner de la grippe, les antibiotiques sont bannis au profit des antiviraux. « Il s’agit d’un traitement symptomatique instauré dans les 36 à 48 heures, explique Dominique Stock. On prescrit aussi du Tamiflu dans certains cas, notamment pour les personnes qui sont fragiles. » Et pour ceux qui voudraient échapper à la grippe cet hiver, il reste toujours la vaccination. « Le vaccin contre la grippe saisonnière agit de 4 à 6 mois chez un adulte, et les adjuvants prolongent son efficacité. Pour la grippe porcine, on ne peut pas se prononcer car on n’a pas assez de recul. » Le virus saisonnier l’emporte sur ce coup : deux à deux.

La plus meurtrière ?

Selon le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la grippe porcine a tué plus de 9500 personnes à travers le monde. Un nombre de victimes moins important que celui de la grippe saisonnière qui cause le décès de 250 000 à 500 000 personnes par an. « Elle fait beaucoup plus de dégâts et pourtant, on n’en parle pas !  », s’exclame Joséphine Rého. Celle-ci touche davantage les personnes âgées et les individus ayant une faible immunité, alors que la grippe A atteint également d’autres populations à risques, telles que les nourrissons. « Le virus saisonnier est plus dangereux si l’on se réfère au nombre de morts, déclare Dominique Stock. La grippe A est une pandémie exceptionnelle, on ne peut pas dire maintenant laquelle des deux est la plus mortelle. On ne pourra tirer des conclusions qu’a posteriori. » Score final : trois à deux pour la grippe saisonnière.