C’est la 4ème fois que la Cordonnerie du centre-ville de Metz participe à l’opération de défis écologiques organisée par l’Eurométropole de Metz et la Chambre de Métiers de la Moselle. Bien décidé à conserver le label Eco-défis cette année, Thierry Bodereau, le patron de 55 ans de la Cordonnerie, a la ferme intention de respecter les nouveaux défis écologiques qu’il a mis en place d’après les thématiques proposées par l’opération. Après avoir transformé l’éclairage de son commerce en 100% de lampes LED, il a prévu de faire plus de tri, de réduire sa consommation de chauffage et de proposer des produits plus naturels à ses clients.

La Cordonnerie de Thierry Bodereau lui tient très à coeur puisque avant qu’il l’achète en 1997, elle a été créée par son grand-père en 1960. Sensible aux questionnements écologiques de notre société, il décide d’agir dans l’intérêt de notre planète en accord avec l’opération Eco-défis, dont le concept est simple. Il s’agit de valoriser les artisans et commerçants qui agissent en faveur de l’environnement en leur proposant des thématiques au sein desquelles ils peuvent choisir des défis en lien avec l’écologie. Une labellisation est possible si les défis sont respectés.

Le patron du commerce décide de se pencher sur la thématique « économie d’énergie » depuis plusieurs années. Il a mis en place un système de lampes LED dans tout son commerce à basse consommation d’énergie avec des ventilateurs internes qui permettent de refroidir les lampes en surchauffe. Le patron ne fait pas que des économies d’électricité, il fait aussi des économies de chauffage colossales puisqu’il ne chauffe pas son commerce… « J’ai du double vitrage sur toutes mes fenêtres, les plafonds et les murs sont en double épaisseur, j’ai de la laine de verre partout ! Comment je me chauffe en hiver ? Grâce à mes machines dans l’atelier » : explique-t -il. 

La série de lampes LED de la Cordonnerie – Crédit photo : NC

La transformation du commerce séduit les clients concernés par l’écologie

Depuis que les clients savent que le commerce fait des efforts écologiques, les collègues de Thierry Bodereau se font sans cesse complimenter et questionner par rapport à ces défis. Le patron tien à ce que la clientèle sache que tous les déchets du magasin sont triés dans les règles : « Je tri tout ce que j’utilise et j’incite les clients à ne pas gaspiller. Nous leur demandons de garder les sacs en papier que nous leur donnons ». Un autre défi écologique du patron est de réparer les semelles des clients avec des colles à l’eau qui contiennent le moins de produits chimiques possible pour préserver l’environnement et pour réduire les fortes odeurs de colle. Difficile d’utiliser ce type de colle en toutes circonstances puisqu’elle fonctionne uniquement si l’on souhaite fixer du cuir sur du cuir ou du caoutchouc sur du caoutchouc. Mais le patron n’a peur de rien : « Pour être écolo, je suis prêt à tout ».

Il propose aussi des produits d’entretien 100% naturels à ses clients qui se sentent de plus en plus concernés par l’environnement d’après les vendeuses. Les marques de produits comme « Saphir » et « Famaco Paris » ou encore les cirages d’abeilles et à base d’huile d’argent sont les bienvenus dans le commerce. Thierry Bodereau déclare : « Je vais aménager un espace derrière le comptoir pour que les clients puissent venir choisir leurs produits bio, ils seront fous de joie, ils en réclament tout le temps ».

Des produits d’entretien 100% naturels – Crédit photo : NC

Des efforts gratifiants à plusieurs niveaux

Ces efforts transforment les produits du commerce et sont en accord avec les valeurs du patron : « On se sent bien quand on est en accord avec ses principes et ses convictions ». Ils donnent une bonne image aux clients mais aussi à l’Eurométropole de Metz qui constate depuis plusieurs années les progrès de la Cordonnerie. L’idée la plus originale du patron est d’établir un système de réparation du textile et des chaussures en cuir. Il s’agirait de récupérer des résidus de caoutchouc qui tombent des chaussures pour les assembler et les utiliser comme combustible pour se chauffer. C’est un concept hypothétique jusque-là inédit, mais Thierry Bodereau est un homme d’avenir : « J’ai toujours des projets en tête, il me faut bien des idées pour la prochaine édition du label ».

Une chose est sûre, il ne regrette pas de s’être lancé dans cette course écologique puisqu’elle permet de gagner en compétitivité, de réduire sa facture énergétique à la fin du mois et de développer une certaine notoriété. Le patron incite même les autres commerces du centre-ville de Metz à se remettre en question pour devenir plus éco-responsable :« On a fait n’importe quoi pendant les années 60, à nous d’assumer et de corriger nos erreurs. Le passé, c’est le passé. L’avenir est devant nous ».

Des semelles et des chaussures recyclables – Crédit photo : NC