Le journaliste d’investigation Denis Robert a été blanchi par la Cour de Cassation le 3 février 2011. La plus haute juridiction française a reconnu qu’il n’a pas commis de diffamation envers Clearstream. Denis Robert revient sur dix années de combat judiciare.

 

« Denis Robert contre Clearstream » en quelques dates-clefs :

Février 2001-février 2002 : Denis Robert, journaliste, publie Révélation$ puis La boîte noire. Deux ouvrages qui mettent en cause la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream soupçonnée de permettre des dissimulations bancaires gigantesques.

2002 : Florian Bourges, consultant, récupère lors d’un audit des listings authentiques de comptes bancaires Cleastream sans noms, qu’il remet à Denis Robert.

Mars 2003 : Imad Lahoud réclame à Denis Robert ses listings de comptes venant de Clearstream.

13 juin 2006 : Edwy Plenel est auditionné par les juges D’Huy et Pons en charge du dossier et l’accuse d’avoir trafiqué les listings.

13 décembre 2006 : Denis Robert est mis en examen pour « recel de vol et recel d’abus de confiance ».

3 juin 2008 : Le parquet estime qu’il n’y a pas de preuves contre Dominique de Villepin. Il requiert un supplément d’information sur les liens Villepin-Lahoud, ainsi que le renvoi devant le tribunal correctionnel de Jean-Louis Gergorin, Imad Lahoud, Denis Robert et Florian Bourges.

16 Octobre 2008 : Assigné en diffamation par Clearstream, Denis Robert est condamné en appel devant la cour de Paris. Il doit verser 4 500 euros de dommages à la Chambre de compensation du Luxembourg.

22 octobre 2008 : Clearstream s’engage à abandonner les autres poursuites lancées contre Denis Robert si celui-ci consent à lui fournir un démenti.

20 octobre 2009 : Denis Robert est relaxé dans le procès Clearstream, mettant notamment en cause Dominique de Villepin, Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Le parquet, qui avait requis sa relaxe, n’interjette pas appel. Denis Robert sera donc entendu comme simple témoin dans le procès en appel dans lequel doit notamment comparaitre Dominique de Villepin, au printemps 2011.

3 février 2011 : Seconde victoire pour Denis Robert, la Cour de Cassation « casse et annule en toutes ses dispositions » la décision de la cour d’appel de Paris qui, le 16 octobre 2008 (supra) pour diffamation. Invoquant l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881, la Cour reconnait « l’intérêt général du sujet traité et le sérieux constaté de l’enquête ».

Fort de cette décision, Denis Robert demande des dommages et intérêts pour « le préjudice moral et financier subi pendant plusieurs années ».