À travers une narration traversant plus de cinq siècles, Cloud Atlas mêle personnages et époques par le biais six récits tous liés les uns aux autres. Au final, si la morale du film se veut simple et universelle, le spectateur lui est à coup sûr stupéfait.

Un scénario qui laisse pantois. Cloud Atlas, film de science-fiction germano-américain sorti le 13 mars 2013, multiplie les chassés croisés temporels. D’une traversée du Pacifique en 1849 à un Néo-Séoul futuriste en 2144, le film emporte totalement le spectateur, si celui-ci se laisse prendre au jeu. S’arrêtant également à différentes dates du XXème siècles pour finalement s’achever en 2321 (période intitulée :La Croisée d’Sloosha pis tout c’qu’a suivi), Cloud Atlas, à l’image des frères Wachowski, explose dans toutes les directions.

En effet le film a été réalisé par Andy et Lana Wachowski (réalisateurs de la trilogie Matrix), ainsi que Tom Tykwer (Le parfum, Cours, Lola, cours). L’effort narratif est autant titanesque que déroutant. Le film, à l’instar de L’Effet Papillon, insiste sur les conséquences des choix et les décisions effectués par chaque protagoniste. Absolument tous les éléments dépendent des actes effectués aux époques antérieures. Le casting est ambitieux avec Tom Hanks, Halle Berry (Oscar de la meilleure actrice en 2002) et Jim Broadbent (oscarisé lui aussi en 2001) comme acteurs principaux. Cependant, les personnages sont si nombreux qu’aucun ne se distingue réellement. Chaque acteur joue au moins six rôles différents. Maquillage, postiches et costumes abondent à chaque scène.

Un projet démentiel gâché par un dénouement trop simpliste

La durée du film, elle aussi démesurée, atteint plus de 165 minutes ! Une éternité presque imperceptible tant les sauts dans le temps et les intrigues s’enchaînent à un rythme effréné. Inspiré du best-seller La cartographie des nuages, de David Mitchell, le film impose un minimum d’effort de la part du spectateur pour comprendre et suivre le déroulement de l’histoire. Visuellement, les décors et les effets spéciaux sont d’une minutie exemplaire. On reconnaît avec plaisir l’influence des frères Wachowski lors des séquences du Néo-Séoul en 2144, dans un univers dystopique et dramaturgique.

On ne peut que regretter le propos final trop simpliste sur le destin des hommes et leur nature, bien en deçà des audaces narratives du film. L’œuvre, iconoclaste par rapport aux productions habituelles, divise et laisse beaucoup d’internautes perplexes. Le meilleur moyen de se faire un avis est encore d’aller voir cet ovni cinématographique.