Ambiance franchouillarde à Hisler BD ce vendredi 10 avril. Les Bidochon  sont venus célébrer les 40 ans de Fluide Glacial, accompagnés de leur auteur Christian Binet.  Le festival « Le Livre à Metz » a mis pour l’occasion les petits plats dans les grands. Vin, fromage et charcuterie ont suivi la rencontre du public avec le créateur de Robert et Raymonde. C’est donc au détour d’un verre de vin rouge, que nous avons pu rencontrer le père des français moyens les plus cultes.   

Ca fait plus de 30 ans que vous avez créé les Bidochon, quel regard portez-vous sur la série aujourd’hui ?

C’est toujours difficile de revenir en arrière, moi je ne lis pas beaucoup ce que j’ai déjà fait avant. Je ne vois que les défauts en fait. Mais je me base sur le nombre de ventes et je me dis que si les livres continuent à se vendre, c’est que ce n’est pas si mauvais. Moi, j’ai du mal à me relire, c’est difficile.

Les Bidochon, c’est un peu le stéréotype des Français moyens, dans leurs défauts comme dans leurs qualités ? Ce n’est pas trop dur d’innover dans la normalité ?

Le personnage de Robert Bidochon peut faire penser sur certains aspects au « Beauf » de Cabu. Diriez-vous que Robert Bidochon est un beauf  ?

Je me suis toujours battu contre ça, mais je n’ai jamais réussi à l’imposer. Pour moi, le « Beauf » de Cabu, c’est un personnage qui boit, qui vote extrême-droite… On ne trouve pas ça chez les Bidochon, ce sont des gens très simples. Je sais que je ne pourrais pas leur faire faire ce que je ne suis pas capable de faire moi-même. Les Bidochon ne voteront pas FN, parce que ça me gênerait. J’aurais l’impression de me moquer d’eux, et je n’ai pas envie de me moquer, si je me moque d’eux  ce n’est jamais méchamment. Il n’y a pas de rejet. La plupart des gens sont des Bidochon, et moi le premier.

Les Bidochon sont devenus un nom commun, est-ce une fierté pour vous ? Comment le définiriez-vous ?

Oui, ils sont dans le dictionnaire. J’en suis assez fier car il y a peu de gens qui ont imposé leur personnage comme nom commun. Le Bidochon, c’est le francais moyen. C’est « Monsieur et Madame tout le monde »,  c’est vrai qu’ils ne sont pas malins mais on ne fait pas de l’humour avec des gens intelligents, beaux et à qui tout réussit. Dans toutes les comédies , le personnage n’est pas forcément un abruti mais c’est toujours un naïf ou quelqu’un à côté de la plaque…  L’humour se nourrit de ça, des quiproquos.

Et pour vous les Bidochon, qu’est ce que ça représente ?

Le public est venu en nombre rencontrer Christian Binet.  A la sortie de la conférence, nous en avons profité pour demander aux spectateurs ce que représentaient, pour eux, ces personnages cultes de la BD française.