Rémi Ochlik est un photojournaliste de guerre, originaire de Florange en Lorraine. Il a été tué à Homs le 22 février 2012, lors des bombardements qui visaient l’immeuble abritant les journalistes venus couvrir la rébellion syrienne. Il avait 28 ans.

Sa carrière a été prodigieuse. Il s’est immédiatement rendu sur les théâtres internationaux, là où tout se jouait.

Rémi commence la photo à 16 ans. Deux ans plus tard, il intègre l’école Icart-Photo à Paris. Pour son travail de fin d’études, il part couvrir le coup d’État à Haïti en 2004. Ce premier reportage lui vaut le Prix jeune reporter décerné par l’association François Chalais, et est remarqué la même année lors d’une projection de son travail au festival Visa pour l’imagede Perpignan. Le prestigieux World Press Photo Contest a également récompensé son travail en février 2012, quelques jours avant sa mort en Syrie.

Dès l’âge de 21 ans, Rémi fonde sa propre agence, IP3 Press, avec Christophe Bertolin et Grégory Boissy. Les théâtres de guerre constituaient la majorité de ses reportages.“Les sujets politiques qu’il traitait sur Paris n’étaient pas assez stimulants pour lui. Il voulait voir, dénoncer, comprendre”. Rémi parcourt le monde et couvre la guerre au Congo en 2008, l’épidémie de choléra à Haïti en 2010, et les révolutions tunisienne, libyenne et égyptienne durant toute l’année 2011. Il se trouvait aux côtés du photographe Lucas Dolega lorsque ce dernier a été tué par la police en janvier 2011 à Tunis.

Il a collaboré avec Le Monde Magazine, VSD, Paris Match, Time Magazine et The Wall Street Journal.

“L’enfant prodige”

Ses amis et confrères ont très vite noté sa “maturité photographique”, comparable selon eux à celle d’un photoreporter de 50 ans. “Ce qui m’a marqué, c’est son engagement, sa détermination”, nous confie Cyril Destracques, président du club de la presse de Metz.

Perfectionniste et éternel insatisfait, Rémi Ochlik pensait qu’il était très mauvais. Christophe Bertolin l’a cotoyé pendant dix ans : “Je ne lui disais pas, mais c’était mon idole”.

Lorsqu’il travaillait, il ne pouvait pas être plus près des gens. C’était sa façon de s’immerger au cœur des évènements. Le témoignage de Rémi sur ces instants historiques est exceptionnel. Son travail aura contribué au devoir d’information sur les théâtres de guerre.

Pour Christophe Bertolin, Rémi Ochlik est en train de devenir un “symbole pour toute une génération de photographes”… et de journalistes ! Voilà pourquoi les étudiants de la licence en webjournalisme de Metz ont choisi à l’unanimité de baptiser de son nom la promotion 2012-13.

À voir : “Révolutions, du rêve au printemps”, l’ouvrage post-mortem consacré au travail de Rémi Ochlik sur le printemps arabe et encore en précommande.
http://www.emphas.is/web/guest/bookproject?projectID=695