Xi Jinping et Biden ont échangé pour la première fois par écrans interposés. Dans la nuit de lundi à mardi, Pékin et Washington abordent des sujets sensibles. Pendant plus de trois heures, les deux chefs d’États ont avancé leurs pions sur l’échiquier de la diplomatie internationale. Les contentieux restent vifs notamment concernant Taïwan.

Depuis plusieurs semaines, Taïwan cristallise les tensions entre Washington et Pékin. « Les autorités taïwanaises ont tenté à plusieurs reprises de s’appuyer sur les États-Unis pour l’indépendance et certains aux États-Unis tentent d’utiliser Taïwan pour contrôler la Chine», a fait remarquer le dirigeant chinois. «C’est une tendance très dangereuse qui revient à jouer avec le feu», a-t-il dit, selon des propos rapportés par le ministère chinois des Affaires étrangères. Désigné comme une province rebelle par le gouvernement, Taïwan semble vouloir plus que jamais son émancipation. L’indépendance de l’île est perçu comme un tour de force des américains pour prendre l’avantage dans la région. Pour éviter toutes ingérences militaires de la part de la Chine envers Taïwan, Biden «s’oppose fermement» à toute tentative «unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan»

Biden face à la muraille chinoise

Le président des États-Unis Joe Biden en plein échange virtuelle avec le président chinois Xi Jinping depuis la Maison Blanche. 15 novembre 2021. REUTERS/Jonathan Ernst

L’amabilité affichée au début de la rencontre s’estompe. Biden ne manque pas de critiquer son homologue chinois à propos de sa position vis-à-vis du non-respect des droits humains à Hong-Kong et au Tibet. Les récents choix économiques de la Chine sur la scène internationale sont jugés déloyaux par Washington. Dans un tweet, Joe Biden avait estimé dans ses déclarations préliminaires que «la compétition entre les deux pays ne devait pas se transformer en un conflit, qu’il soit intentionnel ou non« .

Les deux puissances ont profité de cet échange pour pointer du doigt certains dysfonctionnements mais chacun semblent camper sur ces positions.

MAJ : Invité sur le plateau de 64′ sur TV5 Monde, Marc Julienne partage son expertise côté chinois. Chercheur à l’IFRI (Institut Français des relations internationales) il précise la situation comme « une escalade dans le détroit, avec une coercition militaire, politique, économique de la Chine sur Taïwan. »
Dans cette configuration, « les États-Unis affirment leur soutien à Taïwan », ajoute t-il. Depuis la présidence Trump, les coups d’éclats entre les puissances sont fréquents. Plus récemment, l’alliance tripartite AUKUS associant les USA, l’Angleterre et l’Australie tend les relations internationales.


Au moment de la vente des sous-marins vendus par la France à l’Australie, cette alliance rafle le contrat et apparait comme déloyale. Washington donne des explications et évite l’incident diplomatique.
Le porte parole chinois des Affaires Étrangères assène lors d’une conférence de presse lundi 15 novembre « les relations sino-américaine se trouve à un carrefour critique ». La région indo-pacifique est convoitée. Les liens d’interdépendance sont pluriels et complexes, la partie ne semble que commencer.