Présente en banlieue messine depuis plus de cinquante ans, la communauté Emmaüs de Peltre remarque depuis quelques mois une évolution du profil et des pratiques des consommateurs, plus nombreux.

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La communauté Emmaüs de Metz-Peltre est un des plus grands de France.

Alors que la crise s’abat sur l’Hexagone depuis plusieurs années, les habitudes ont changé pour bon nombre de Français. Le porte-monnaie amoindri, des centaines de personnes bénéficient de vêtements, meubles, literies et autres bibelots à prix réduits proposés par la communauté Emmaüs de Metz-Peltre. C’est le cas de Magali Henquin, au chômage depuis quelques mois et ayant des difficultés financières : « Avant, je déposais seulement quelques affaires, maintenant il m’arrive souvent d’en acheter. Par exemple, j’ai payé vingt euros un meuble de salle de bain, c’est nettement moins cher que dans n’importe quel autre magasin. »

Consciente que la situation devient plus compliquée, Magali reste choquée par certains comportements : « Il y a des vols malgré les prix bas, je trouve ça dégueulasse ! » Gérald Derlon, responsable depuis 2010 de la communauté, confirme et analyse ces propos : « Les gens sont davantage dans la misère et deviennent grincheux, ils essayent toujours de négocier une baisse des prix. »

« On a été obligé de faire appel Aux restos du cœur »

Le dirigeant constate une nouvelle fréquentation de son magasin. « De plus en plus de jeunes viennent pour satisfaire des besoins primaires, notamment pour aménager leur studio. » La population étrangère, originaire pour la plupart des pays de l’Est et du Maghreb, est en nette augmentation.Il observe également un changement en termes de consommation : « Les personnes viennent essentiellement pour acheter des vêtements et du mobilier, tout ce qui est utile au quotidien ».

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La communauté Emmaüs organise plusieurs évènements par an tels que des ventes solidaires. La popularité de ces journées est sans équivoque selon Gérald Derlon (photo) : « Les soixante-dix places de parking sont remplies et des compagnons doivent parfois s’occuper de la circulation ». Pour Bernard, bénévole depuis deux ans, cet engouement est une conséquence de la crise. « Notre chiffre d’affaires est proportionnel à l’inflation, soit de 2% en moyenne. », remarque-t-il. Une augmentation qui se fait ressentir aussi dans la distribution de nourriture organisée tous les soirs à Metz : « Nous avions prévu quarante-sept repas mercredi mais ce n’était pas assez. On a été obligé de faire appel Aux restos du cœur. Le lendemain, ce sont quatre-vingt repas que nous avons distribués », signale le responsable.

Des matelas à la vaisselle, le magasin de la communauté Emmaüs n’est pas vraiment confronté à la crise malgré les problèmes économiques actuels. Annick, bénévole au stand de Noël, avoue accorder de temps en temps quelques réductions en ces périodes de fêtes : « Il faut rester humain même si ce ne sont que des boules de Noël ».