Depuis le 30 octobre, le refuge de la SPA Lorraine à Velaine-En-Haye est, comme le reste de la France, reconfiné. Pour autant, son activité se poursuit et de nombreux animaux continuent d’être soignés et proposés à l’adoption, malgré les mesures sanitaires. Du confinement de mars dernier à aujourd’hui, Angeline, agent animalière, raconte l’adaptation de l’association à l’ère de la Covid-19.

« Le gouvernement a entendu l’appel de la SPA » déclarait en avril dernier Christophe Castaner alors Ministre de l’Intérieur. Dans la foulée des dérogations permettant l’adoption d’animaux en refuge étaient accordées, malgré le confinement. Mais avant cela la sonnette d’alarme était tirée par de nombreuses associations, dont la SPA, alertant sur le risque de saturation des refuges liées à l’impossibilité d’adoption par les usagers. Une donnée qui, couplée aux plus de 100 000 animaux abandonnés chaque année en France, mettait en péril le bon fonctionnement de ces associations.

Peu d’animaux pendant le premier confinement à Velaine-En-Haye

Pourtant, la SPA de Velaine-En-Haye n’a pas connu cette situation critique. « J’ai toujours pensé que notre refuge avait une bonne étoile » assure Angeline, agent animalière travaillant dans le refuge. Avant de poursuivre : «Nous avons entendu que les SPA d’autres régions étaient dans des situations catastrophiques mais nous ne l’avons pas vécu du tout comme ça. ». Au moment du premier confinement, le refuge accueillait un nombre particulièrement bas d’animaux. Ce qui a conduit à la mise au chômage partiel de la moitié des employés de la structure, soit deux personnes.  Les bénévoles, habituellement au nombre de 5 ou 6 par jour, ne pouvaient plus assurer la promenade des chiens : « Nous nous occupions nous-mêmes des promenades. C’était, certes, plus de travail mais c’était aussi très agréable de pouvoir passer plus de temps avec les animaux. » se remémore Angeline. La salariée se félicite par ailleurs du comportement responsable du public et des belles adoptions effectuées à cette époque.

Une situation plus compliquée depuis le reconfinement

Mais depuis le reconfinement, la situation est quelque peu différente. Depuis cet été, de nombreux chats sont arrivés au refuge, augmentant considérablement le nombre d’animaux accueillis par rapport au printemps. Ici, il ne s’agit pas d’abandons liés aux départs en vacances : « Selon les dernières statistiques, les abandons en été ne sont plus majoritaires. Les abandons ont lieu tous les jours, tous les mois, toute l’année. » s’agace Angeline, regrettant un manque de communication sur ce point. Pas question non plus pour elle d’imputer cette augmentation du nombre d’animaux à la Covid-19 : « Les chatons naissent généralement à partir du mois de juin jusqu’en automne. Le vrai problème vient des propriétaires qui ne stérilisent pas leurs animaux. ».

Ainsi, la SPA de Velaine-En-Haye tourne à plein régime depuis le début de ce nouveau confinement, épaulée par les bénévoles, enfin de retour. Heureusement, l’adoption est toujours possible, avec quelques adaptations liées aux consignes sanitaires. Elles se déroulent sur rendez-vous, avec des attestations fournies par les refuges fermés au public en dehors de ces créneaux. L’agent animalière s’étonne d’ailleurs que certains usagers se déplacent toujours sans prévenir et sans attestation, malgré les restrictions.

Une volonté d’éviter les adoptions d’animaux à des fins de réconforts durant le confinement

Malgré cela , la SPA de Velaine-En-Haye se refuse à inciter plus que de coutume à l’adoption : « Nous ne souhaitons pas que les gens adoptent uniquement pour avoir un réconfort durant le confinement. Nous souhaitons avoir des adoptions réfléchies qui n’aboutissent pas à des maltraitances ou à des abandons » explique Angeline. Une démarche de responsabilité qui s’explique également par le fonctionnement exemplaire de l’association : « On pourrait décrire une situation pire que ce qu’elle est et gonfler les chiffres mais ce n’est pas la réalité. On vit de très belles histoires. » conclut-elle.

Si, malgré la crise sanitaire, le bilan est plutôt positif pour le refuge, il ne faut pas oublier que ce type de structure fonctionne sur la base de dons et de cotisations. Le site internet de la SPA de Velaine-En-Haye rappelle, à ce sujet, que l’association ne touche aucune subvention « ni de l’Etat, ni du conseil général ou régional, ni des mairies ». L’aide du public, qu’elle soit physique ou économique, est donc indispensable à sa survie et, par extension, à la survie de nombreux animaux. Une véritable oasis dans un monde de chiens.  

Yann MOUGEOT