Par Nolwenn Mousset, Kevin Saccani & Thomas Toussaint

Autrefois camp d’internement nazi, le fort de Queuleu a vu plusieurs milliers de prisonniers défiler dans ses casemates lors de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, l’Amicale des anciens déportés du fort de Queuleu et de leurs familles tente de l’entretenir en vue d’en faire un lieu de mémoire.

 

Il y a 70 ans, pas très loin du centre-ville messin, des milliers de français et d’étrangers furent emprisonnés dans les geôles du fort de Queuleu, alors camp d’internement nazi. Dans l’entre-deux guerres, le fort servait de caserne à l’arrière de la ligne Maginot. Après la défaite de 1940, les Allemands en prennent possession et le transforme en prison pour dissidents politiques : les Résistants. Plusieurs milliers de personnes passeront derrière ces barreaux.

Michaël Landolt, archéologue et membre de l’Amicale, nous explique les conditions de vie inhumaines au sein de la casemate A :

Enfermés, torturés, mais rarement exécutés. En tout, on dénombre 36 décès dans les froides galeries souterraines. Le fort servait avant tout de lieu d’interrogatoire. Interrogatoire qui avait lieu dans le bureau du commandant du fort, le « bourreau de Queuleu » Georges Hempen.

Par la suite, les prisonniers avaient pour ordre de rester dans leurs chambres, mains liées et yeux bandés, avec interdiction de parler ou de bouger. Il en était ainsi pour plusieurs semaines voire mois. Seuls quatre jeunes hommes parvinrent à s’échapper de « l’enfer de Queuleu », pendant leurs corvées.

C’est à la Libération que les Allemands abandonnèrent le camp dans la précipitation, ce qui paradoxalement, “nous a permis de savoir ce qui s’était passé entre les murs du fort », explique Michaël Landolt. « S’ils avaient eu plus de temps, nous n’aurions jamais su », confirme le président de l’association Jean-Pierre Burger.

[toggle title= »Pour les rejoindre »]

Si vous aussi vous souhaitez contribuer à la restauration du fort de Queuleu, rendez vous sur la page Facebook de l’Amicale des Anciens Déportés ![/toggle]