Metz Immo est une série de reportages réalisée dans le cadre d’un atelier enquête/data sur les données immobilières du ministère des Finances. Ceci est le premier épisode.

La capitale mosellane connaît depuis deux ans une forte attractivité immobilière, jusqu’à atteindre cette année une augmentation record des prix des logements. Professionnels et syndicats s’accordent sur le constat d’un marché toujours plus tendu et compétitif. État des lieux d’un parc immobilier en pleine évolution.    

Du calme et des espaces verts à quelques minutes du centre-ville. C’est ce que viennent chercher la plupart des nouveaux acquéreurs de biens immobiliers du quartier Plantières-Queuleu. En milieu d’après-midi, seules les cloches de l’église viennent rompre le silence de ce quartier tranquille. “Les gens ont le sentiment d’être à la campagne mais en ville”, explique Lina Ghanbaja, agent immobilier dans l’agence Orpi, spécialisée dans ce secteur situé en périphérie du sud de Metz. “C’est un endroit attractif, avec des résidences et tout à proximité : lieux d’intérêt, supermarchés, l’idéal”, souligne Nicolas Breit, conseiller immobilier. Desservi par les deux lignes du Metis, Plantières-Queuleu reste connecté au reste de la ville en offrant la tranquillité que recherchent de plus en plus d’acheteurs. 

Le quartier Plantières-Queuleu est très demandé depuis quelques années – Photo Benjamin Watelle

Une hausse des prix de 19% en un an

Le quartier Plantières-Queuleu est un bon exemple de l’attractivité dont Metz fait preuve depuis quelques années. La métropole mosellane est la ville moyenne qui a connu la plus forte hausse du taux de l’immobilier en un an. L’augmentation a été de 19% selon le groupe Se Loger, se basant sur le prix des transactions de son réseau. Ce prix atteint aujourd’hui une moyenne de 2.648 euros/m2 à Metz. 

Si Metz fait sensation sur le marché de l’immobilier, cela n’est pas sans conséquences pour les personnes à la recherche d’un logement. Outre l’augmentation significative des prix ces derniers mois, l’offre se fait de plus en plus rare. “Nous sommes sur un raisonnement économique du marché immobilier, quand on manque d’offres de qualité, les prix ont tendance à augmenter”, résume Franck Job, vice-président de la FNAIM en Moselle, le syndicat des professionnels de l’immobilier. 

Recherche appartement ou maison

Plusieurs raisons permettent d’expliquer ce phénomène autour de Metz selon lui, notamment l’envie de vivre dans une ville à taille humaine. “On a tendance à voir des Parisiens déménager vers la province, surtout depuis le début de la crise sanitaire. Les villes moyennes comme Metz semblent plus intéressantes pour eux que la capitale. De plus, on est ici seulement à 80 minutes en train de Paris”, détaille cet expert du marché immobilier messin. 

Le portefeuille des acheteurs s’est également amplifié. Ils sont prêts à investir de plus grandes sommes, selon Lina Ghanbaja. “Après les premières vagues du Covid, on a senti que les gens ont beaucoup épargné et ont vu leur budget augmenté. On a plusieurs clients qui nous appellent pour nous dire qu’ils ont finalement quelques dizaines de milliers d’euros en plus à investir”, témoigne-t-elle. “Les acheteurs sont aussi plus exigeants. Ils savent ce qu’ils veulent et les décisions se prennent très rapidement. Les biens ne restent que très peu de temps sur le marché”, complète l’agent immobilier.

D’après Franck Job, tous les types d’investissement bénéficient de cette attractivité. Celle-ci concerne aussi bien l’achat que la location et les appartements comme les maisons. Ces dernières jouissent cependant d’une popularité inégalable depuis le début de la crise sanitaire. “Ces derniers temps, la décision de passer à l’acquisition a grandement augmenté chez nos clients. Le confinement de mars 2020 a clairement été l’élément déclencheur de cette tendance”, précise t-il. “La demande a toujours été forte mais c’est encore plus tendu en ce moment car l’offre est très faible. Sur le secteur de Marly par exemple, c’est quasiment impossible à trouver. Posséder une maison avec un espace vert, c’est le rêve de tous les Français”, ajoute le spécialiste.

Toutes les communes situées dans la première couronne de Metz profitent de cette tendance et les prix explosent selon lui, aussi bien pour les maisons que les pavillons.

Le sud de Metz en ébullition 

Même si toute la capitale de la Moselle et son agglomération sont impactées par la hausse du taux de l’immobilier, certains quartiers tirent leur épingle du jeu. C’est le cas du quartier Plantières-Queuleu, dans lequel les maisons trouvent rapidement preneur. Les quartiers de Sainte-Thérèse, de la Nouvelle Ville et de la Vacquinière font également partie des plus attractifs. “On remarque que ce sont les quartiers en évolution perpétuelle qui sont le plus concernés”,  souligne Franck Job. “Le cœur du quartier du Sablon évolue beaucoup en ce moment par exemple” (ancienne commune au sud de Metz, désormais rattachée à la ville, ndlr). 

Si le marché de l’immobilier a pris de la valeur depuis deux ans, correspondant à la période de crise sanitaire, l’avenir reste flou pour les professionnels du milieu. “On sait qu’il y aura une descente, on ne sait simplement pas quand”, expose Lina Ganja. Les prochaines élections présidentielles de 2022 risquent également de perturber le marché immobilier messin. “On attend un peu de voir qui va être président et quelles vont être ses mesures sur le logement”, redoute Frank Job. “Il va y avoir une évolution liée aux taux et aussi à la conjoncture sanitaire, je pense qu’au printemps-eté le marché va encore être dynamique et tendu”, ajoute-t-il.