Aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, les maires de Champagne-Ardenne et de Lorraine se réunissent dans le cadre de la réforme territoriale. Mais cette fois, l’Alsace n’est pas conviée. L’objectif de cette réunion : discuter de la distribution des rôles pour la direction de la région.

Les Alsaciens n’y seront pas. Une réunion des maires champenois et lorrains se déroule aujourd’hui à l’Assemblée Nationale pour discuter de la réforme territoriale. Pas invitée, mais pas exclue pour autant puisque le maire de Metz, Dominique Gros, annonce qu’une rencontre est prévue prochainement avec Roland Ries, maire de Strasbourg.

Le Cabinet du Président de la Région Alsace, contacté par téléphone, précise que « cette réunion de travail est tout à fait légitime car les questions abordées concernent sûrement la Champagne-Ardenne et la Lorraine». Un député PS alsacien précise même qu’il n’a jamais été question d’une « exclusion de l’Alsace dans cette réunion » puisque « des rencontres ont eu lieu entre la Lorraine et l’Alsace ». De nombreuses autres réunions de travail se dérouleront par la suite.

Le Cabinet de Benoist Apparu n’a pas précisé les thèmes abordés au cours de la réunion. Pour lui, il s’agit d’une réunion informelle qui permet de « créer des relations entre les élus des deux régions. »

Mais pour le député-maire champenois, « il faut commencer à bosser », déplorant le retard pris par rapport à d’autres régions.
Néanmoins, on ne parle pas encore de réel travail entre les trois régions réunies. Le flou plane sur les mises en oeuvre de la réforme au sein de l’ALCA (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne). Pour ses acteurs, le grand rendez-vous sera celui des trois régions… sans pour autant savoir quand il aura lieu. Beaucoup parlent d’un « long travail à accomplir » mais personne ne parle encore de négociations.

Le partage des pouvoirs régionaux

Il est vraisemblable que les discussions sur le partage des directions régionales soient maintenant au cœur du débat comme le rapporte le Républicain Lorrain. La loi sur la réforme territoriale entérine la décision de mettre Strasbourg comme chef-lieu de l’ALCA. Ainsi, la ville alsacienne hébergera la préfecture de région. Mais tout est possible quant aux autres institutions. Notons qu’un amendement a été ajouté en seconde lecture : l’interdiction pour le chef-lieu d’héberger le siège des débats régionaux, sans l’accord des deux-tiers des élus.

Tout se passe donc entre Dominique Gros (PS), maire de Metz et Benoist Apparu (UMP), maire de Châlons-en-Champagne, les deux capitales de leur région respective. Metz défend fermement sa situation, arguant que la ville se trouve entre Reims et Strasbourg, position stratégique pour les élus. Et l’hôtel Saint-Clément, actuel Hôtel de la région lorraine est le seul assez grand pour accueillir les débats. Le président du Grand Nancy, André Rossinot, plaisante lui sur la future situation de la capitale meurthe-et-mosellane : « Je suis ouvert à l’idée que Strasbourg accueille l’exécutif en tant que capitale européenne… à condition de faire de Nancy une capitale européenne ».

A l’inverse de ces postures plus individualistes, Benoist Apparu appelle lui à un partage des pouvoirs régionaux. Châlons-en-champagne possède près de 1100 postes de fonctionnaires. D’autres pouvoirs que législatifs peuvent être placés dans la balance des discussions entre les deux régions, comme la culture ou l’administration.