Un arrêté voulait restreindre les horaires de fermeture des bars et restaurants du département. Sous la pression de la profession, la préfecture de la Moselle assouplit son règlement.

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En guise de cadeau de noël aux commerçants, le préfet revient sur un arrêté pris deux mois auparavant .

La polémique a commencé le 21 octobre dernier, en restreignant les horaires d’ouverture des cafés et restaurants. De 2h30 à 1h du matin en semaine, et de 3h30 à 2h le week-end, la transition est brutale pour la plupart des cafetiers. Les réactions hostiles se déclenchent immédiatement. « Je ne pensais pas que l’arrêté poserait autant de problèmes, et que fermer quelques heures plus tôt serait aussi préjudiciable aux cafetiers. », s’étonne Jacques Hitzges, président de l’Union professionnelle de l’industrie hôtelière de la Moselle (UPIHM). Certains élus locaux rejoignent les commerçants « Je ne vois rien de positif dans cet arrêté », soutient Thierry Jean, adjoint au maire de Metz chargé du commerce.

La Moselle, une terre d’exception

2arretePourtant, dans les autres villes françaises, ces horaires sont appliqués depuis longtemps. « A Lyon et à Strasbourg par exemple, les bars et les restaurants ferment à 1h en semaine. Nous sommes privilégiés à Metz, c’est étonnant pour une ville de cette taille. », ajoute Jacques Hitzges. « Notre caractère frontalier fait notre spécificité, il faut éviter que les gens passent leurs soirées au Luxembourg. », argumente Thierry Jean. Le nœud du problème est économique, les professionnels estiment leurs pertes trop conséquentes, en particulier le week-end.

Les commerçants n’en restent pas là, et une discussion avec les politiques s’ouvre. L’UPIHM rencontre le préfet pour trouver un consensus. Un de leurs arguments s’appuie sur la législation en vigueur en Meurthe-et-Moselle. Les bars ferment encore à 2h dans le département voisin. La préfecture accepte rapidement de revoir sa copie.

Un arrêté allégé

3arreteLa nouvelle version, communiquée le 6 décembre, recule l’heure de fermeture à 2h en semaine. Les possibilités de dérogations sont passées de trois à six par an pour les bars et cafés. Pour les restaurants, brasseries et cafés-restaurants, le nombre de dérogations n’est plus limité. La préfecture lâche du leste et accorde une plus grande liberté de décision aux municipalités.

D’après Jacques Hitzges, les professionnels sont majoritairement satisfaits par les modifications apportées au texte. Celui-ci entre en vigueur dès le vendredi 9 décembre 2011. Dans la partie UPIHM-préfecture, les arguments du syndicat semblent avoir pesé lourd dans la balance. Le préfet botte en touche, en moins de deux mois et les esprits se calment. « Je n’interviendrai plus auprès des pouvoirs publics, sauf cas de force majeure. », conclut le président de l’UPHIM.