Jeudi 3 décembre à Thionville a eu lieu le premier débat mosellan autour de l’identité nationale. L’occasion pour une centaine de citoyens mosellans d’évoquer, sans trop de remous, leur idée de la France.

Dans un silence républicain, tous les citoyens présents pour le débat sur l’identité nationale écoutent l’introduction de François Marzorati. En parlant de ce thème « qui nous unit », le sous-préfet de Thionville explique aux convives que « c’est l’expression de chacun qui doit faire la force et la richesse de ce débat ». Bertrand Hoze, historien, précise que c’est au XXème siècle qu’on a « inventé les nations et par la même les identités nationales », avant de rappeler la spécificité de l’Alsace-Moselle qui a « contribué à la définition de l’identité française ». Le public semble acquiescer. En effet, nombre de participants ont gardé en mémoire l’occupation allemande et « être français » signifie beaucoup pour eux. C’est le cas de Pierre, 83 ans petit fils d’immigrés, qui « rêve et agit en citoyen français » depuis son plus jeune âge.

La moyenne d’âge était assez élevée, pourtant quelques trentenaires issus de l’immigration étaient présents pour revendiquer leur appartenance à la nation. Comme l’a fait remarquer Mario Giubilei, directeur du Festival du film arabe, « beaucoup de jeunes se considèrent plus français qu’arabes ». Pour Majid, animateur à Fameck, les jeunes des minorités visibles sont « stigmatisés, mis à l’écart. Pourtant, ils respectent la France, tout en étant fiers de leurs origines ». Preuve du malaise qui existe face à la montée du communautarisme et plus particulièrement de l’islamisme, une personne du public suivait le débat en lisant un article de Libération sur l’hostilité des français face à la construction de mosquées.

Au bout de deux heures et demie de discussion, la question n’a pas été tranchée, même si la plupart des invités semblent d’accords sur le fait qu’être français, c’est « se reconnaître dans les principes de la démocratie française ». Le mot de la fin reviendra à Ahmed Belghazali, président de l’Institut islamique de Thionville: « j’ai bien aimé ce débat, mais j’attends d’en voir les résultats ».