A l’occasion du séminaire « Passer à la Culture de l’Air », des acteurs du territoire se sont réunis au siège de la métropole du Grand Nancy lundi 12 septembre dans le but de réfléchir à des solutions durables et efficaces contre la pollution de l’air.

Dans un contexte de crise écologique et après un été rythmé par la sécheresse et des incendies destructeurs, le séminaire “Passer à la culture Qualité de l’Air”, animé par Laurence Wieser, s’est déroulé au siège de la Métropole du Grand Nancy. Au programme : présentation de la problématique, compte-rendu des projets antérieurs mais également de ceux à venir et, surtout, invités de choix. L’association Atmo, chargée de surveiller la qualité de l’air sur tout le Grand-Est était présente mais également Françoise Schaetzel, Présidente de l’Alliance des Collectivités pour la Qualité de l’air et Vice-Présidente à l’urbanisme et à la qualité de l’air à l’Eurométropole de Strasbourg. Des élus locaux étaient eux aussi aux rendez-vous et tout ce beau monde s’est retrouvé pour discuter qualité de l’air et essayer de trouver des solutions afin de rendre l’atmosphère plus saine pour tous.

La pollution de l’air en chiffres

50 000 décès/an

1ère cause environnementale de cancer

Peut générer cancers, maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurodégénératives

Principaux polluants : Oxyde d’azote (émis principalement par les transports routiers), Ozone, Composés organiques volatils non-méthaniques (COVNM)

Des projets concrets…  

Aujourd’hui, la métropole a un nouveau projet. Le plan Climat Air Énergie Territoriale du Grand Nancy en Conseil Métropolitain sera présenté en décembre 2022 dans le but d’être approuvé. Plus communément désigné sous son acronyme PCAET, il s’agit d’un outil réglementaire. Audrey Deblay Davoise, ingénieure chez Atmo, explique que ce plan se construit en deux étapes. Il faut d’abord établir un diagnostic de la qualité de l’air, de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire. Dans un deuxième temps, les acteurs locaux doivent définir des actions à mettre en œuvre pour faire en sorte que ces indicateurs respectent les normes établies par l’État puis par l’organisation mondiale de la santé (OMS). La métropole disposera de 6 ans pour mettre en application les actions actées.

La métropole souhaite également développer des zones à faible émission (ZFE) dans le centre-ville. Ces dernières correspondent à des zones pour lesquelles les émissions de gaz polluants seraient limitées grâce à des aménagements urbains spécifiques et à des réglementations instaurées par la ville. Il s’agit notamment d’y restreindre la présence des véhicules les plus polluants, mais également d’y instaurer des pistes cyclables ainsi que des zones piétonnes.

Il faut avant tout souligner qu’environ 25% des émissions sont attribuées aux véhicules venant de l’extérieur de la métropole. Ce projet doit donc s’inscrire dans une réflexion plus globale. Les élus sont en discussion avec la région pour le développement d’un réseau de transport express qui permettrait de se déplacer plus facilement vers la ville et dans ces zones à faible émission. A terme, l’objectif est d’inciter les citoyens à réduire l’utilisation de leur véhicule.

… et des actions impactantes

Comme l’indique Audrey Deblay Davoise, « traiter la pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique puisqu’il s’agit à ce jour de la deuxième cause de mortalité en France ». Sensibiliser la population et combattre cette pollution est un enjeu de taille, d’autant plus qu’il s’agit d’un ennemi invisible. C’est dans cette optique et face à ce défi que l’association Atmo a lancé, il y plusieurs années, le projet Casp’Air. Pendant 5 semaines, plusieurs citoyens ont été équipés de capteurs visant à mesurer la qualité de l’air en temps réel. Les données recueillies par la suite leur ont permis d’adopter les bons gestes et de modifier certains comportements en faveur d’un air plus sain.

Dans le cadre du plan air – bois, une aide financière est également proposée pour inciter les foyers se chauffant au bois à rénover leur système de chauffage. La combustion de ce matériau est une source de pollution atmosphérique. La piétonisation de certaines rues a par ailleurs déjà été expérimentée cet été à Nancy. La ville en retire des effets plutôt positifs concernant le bien-être des habitants du centre.

« Des vignettes critères au bout de trois jours de pics de pollution ont aussi été mises en place », explique Myriam Planque, chargée de mission développement durable à la métropole du grand Nancy. De ce fait, les véhicules les plus polluants n’ont plus le droit de circuler. Des alertes sms et des mails sont communiqués à la population pour indiquer les bons gestes à adopter.

Et l’implication citoyenne, dans tout ça ?

L’implication de chacun est nécessaire afin de faire changer les choses manière positive. Les dirigeants de la ville de Nancy cherchent de nouvelles solutions chaque jour pour assainir l’atmosphère. Mais cela ne peut se faire sans la participation des citoyens. C’est pourquoi lors de ce séminaire, était organisé un atelier où étaient discutés pollution de l’air et identification de ces différents acteurs. Il était question de trouver un moyen pour les sensibiliser et leur offrir des solutions durables. Il ne s’agit pas seulement de dire aux gens de moins prendre leur voiture, il faut aussi être capable de leur apporter une alternative. Pendant plus d’une heure, chacun a pu apporter ses idées. Les débats étaient ouverts à toutes propositions.

Françoise Schaetzel en est convaincue : « il faut que nous acquérions un réflexe air dans toutes nos pratiques ».


Adélie Trimbour et Manon Delassus