À mi-mandat Dominique Gros est en ballotage dans les sondages et sa réélection ne semble pas assurée. Le maire de Metz a décidé de changer sa communication pour valoriser son bilan. Son arme : un livret de 200 pages.

d._gros

Profitant d’Etudiant dans ma ville, Dominique Gros est parti à la reconquête de ses électeurs (Photo : Anthony Rivat)

Pas toujours facile de faire comprendre son bilan à ses administrés. Aujourd’hui, Dominique Gros fait face à des critiques. À mi-mandat et en vue des élections municipales de 2014, il compte bien se défendre en listant ses actions et en réinvestissant le terrain. Tout est bon pour se montrer. Beaucoup l’ont remarqué, le maire multiplie les crochets pour aller à la rencontre des Messins. S’il lui est impossible de présenter toute son action à la population lors de ces visites, il dispose d’un autre moyen : Metz, une ville en action.

IMG_2303Ce livret de 200 pages sur papier glacé comportant de nombreuses photos couleurs est tiré à 80 000 exemplaires. Une manière de présenter aux Messins le bilan du maire et de son équipe. Le carnet débute sur une longue interview de Dominique Gros et contient de nombreux entretiens avec les conseillers municipaux qui vantent leur action. Toutes les réalisations du conseil municipal depuis 2008 sont répertoriées en plusieurs thématiques générales comme les transports, la qualité de vie, l’urbanisme, la voirie, le logement, la culture, le sport, la jeunesse ou encore la santé. Ce sont au total 238 actions qui sont mises en lumière. À ce bilan s’accompagnent les 139 priorités que le maire et son équipe souhaitent réaliser avant 2014. Metz, une ville en action se présente comme le fer de lance de la nouvelle communication de Dominique Gros. Mais Didier Pardonnet, directeur de cabinet du maire, précise qu’il est prévu depuis l’élection de 2008. « Je serais même choqué qu’une équipe municipale n’explique pas son action au cours de son mandat », explique-t-il. « L’abstention est un problème historique à Metz ». Le livre s’inscrit dans une logique de démocratie participative et permet aux Messins de réagir grâce à une page leur permettant de donner leur avis.

Un coût et un tirage critiqués

Des membres de l’opposition municipale et locale critiquent vivement l’initiative de la mairie. C’est le coût de la démarche de l’équipe municipale qui les interpelle le plus. Le manque de transparence est mentionné. Nathalie Colin-Oesterlé, élue Nouveau centre du conseil municipal de Metz évoque sur son blog le manque de « transparence sur le coût réel de cette opération ». Ce livre-bilan coûterait 0,80 € par Messin soit environ un coût total de près 100 000 €. Didier Pardonnet, explique que ce bilan, étant un hors-série de Metz magazine, est financé par le budget de la communication qui est de 1,13 millions d’euros. « On n’a pas dépassé le budget prévu initialement », reprend le directeur de cabinet.  La mairie, tout comme Est-Imprimerie chargée de la production de ce bilan, n’ont pas souhaité communiquer sur son coût réel. Nathalie Colin-Oesterlé ajoute que le « maire et son équipe ont décidé d’inonder la ville avec un document de 200 pages ». 80 000 exemplaires pour une ville qui dépasse tout juste les 120 000 habitants, un chiffre exagéré à son goût.

La place de l’opposition et l’impact écologique

Une autre figure de l’opposition locale, le délégué de la première circonscription UMP de Moselle, Julien Freyburger évoque lui un problème de forme : « Un volume pareil, avec une telle quantité de papier… Je pense qu’ils auraient pu faire plus écologique ». Le directeur du cabinet du maire réagit en expliquant qu’ils ont utilisé du papier recyclé. « De plus cela semble délicat de le mettre exclusivement sur Internet, tout le monde n’y aurait pas accès ». L’opposition critique également la place qui lui est réservée dans cet hors-série. Selon Julien Freyburger: ces « deux pages sur deux cents ne sont pas représentatives de la place de la droite au sein du conseil municipal ». Une critique qui n’atteint pas Didier Pardonnet : « Si j’étais dans l’opposition, ça m’embêterait aussi de ne pas être au pouvoir ».