Selon une récente étude menée par l’Observatoire de la vie étudiante en 2020, près d’un étudiant sur trois a un travail en parallèle de ses études. Rencontre avec Océane, une étudiante ayant dû trouver un job et vivant, pour la première fois, ce train de vie mêlant fatigue et anxiété.

En septembre dernier, Océane, une étudiante lilloise, effectue sa rentrée en troisième année de licence de langue et civilisation russe. De prime abord, cette rentrée semble ordinaire, mais cette année, la jeune femme est à la recherche d’un travail étudiant pour la première fois. « Je souhaite trouver un travail étudiant pour financer mes sorties et achats, car suite à la séparation de mes parents, ils n’ont plus les mêmes moyens pour m’aider. ». Idées en tête et CV sous le bras, l’étudiante passe ainsi une bonne partie de ses journées à disséquer les diverses offres d’emploi de la métropole. Très rapidement, elle réalise un premier constat : « Fast-food et restauration, je bannis ! ».

Mesure radicale certes, mais une nécessité pour la Nordiste sachant pertinemment qu’il sera très dur de concilier ce type d’emploi avec ses études. « Je ne veux pas quelque chose qui me prenne mentalement et qui soit trop fatigant » explique-t-elle. Les métiers de la restauration désormais hors course, Océane continue ses recherches et commence à postuler. Linkedin, Facebook, sites de recherches d’emploi, toutes les plateformes y passent. Bilan des premières réponses : « Aucun message, pas de oui et pas de non, on me laisse un peu en stand-by ». Un silence synonyme de refus… Ou de mail non reçu, enfin, on ne sait pas vraiment.

« On me reproche de ne pas avoir d’expérience »

À la recherche de la moindre nouvelle annonce, les jours et les semaines se ressemblent, mais Océane continue de postuler un peu partout. Dans sa boîte mail, des réponses, ou plutôt des refus, commencent à tomber : « On me reproche de ne pas avoir d’expérience dans un domaine, sauf que sans opportunité, je n’aurai jamais cette expérience. ». Mais à quoi bon avoir de l’expérience quand on peut avoir du réseau ? Entre deux mails, comportant la fameuse lettre de motivation et le CV envoyé à la moitié des entreprises lilloises, la future diplômée tombe sur une amie dans un groupe Facebook.

Chargée du recrutement dans le domaine de l’animation, Océane la contacte et trouve finalement son job étudiant en tant qu’animatrice. Dorénavant, ses mercredis matins sont consacrés à son nouveau travail, mais ce dernier nécessite un temps de préparation en amont : « Je travaille cinq heures les mercredis matins, mais je dois ajouter à cela 1 h 40 de préparation en plus chaque semaine. » Un job étudiant sorti de nulle part, synonyme de soulagement après plusieurs jours de recherche sans la moindre réponse positive.

Trouver une stabilité

Le travail trouvé reste désormais à mettre la main sur le bon équilibre permettant de réaliser ses moments d’animations sans trop empiéter sur ses études. Pour cela, la lilloise s’est rapidement fixé une limite : pas plus de sept heures de travail par semaine. « Franchement, je ne pourrai pas plus, c’est trop pesant, j’admire ceux qui font plus. C’est une charge mentale en plus, sans parler du groupe de discussion du taff qui est toujours actif ». Malgré cette limite, porter la double casquette d’étudiante et d’animatrice chaque semaine n’est pas facile à vivre : « C’est tenable, mais entre les devoirs, les cours et le temps de préparation, la fatigue se fait rapidement ressentir » confesse-t-elle.

Toutefois, l’étudiante souligne les quelques points positifs de cette expérience d’animatrice et voit notamment en cette dernière une occasion d’enrichir son CV : « Cela va m’aider pour la sélection au master, car quelqu’un qui a seulement fait des études n’est pas aussi bien vu ».  Un parcours du combattant qui se finit bien pour l’étudiante, mais qui témoigne d’un mode de vie compliqué, rempli de contraintes. Celui-ci peut même devenir dangereux, mais les études doivent toujours rester la priorité.