Premier opus d’une trilogie adaptée d’un succès de librairie, Hunger Games, en voulant toucher le public le plus large possible, reste un film trop sage mais non dénué d’intérêt.

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Katniss Everdeen vit dans le 12ème district de Panem, une nation construite sur les ruines des Etats-Unis et dirigée par un gouvernement répressif, le Capitole. Chaque année, suite à une rébellion, les 12 districts doivent envoyer au Capitole un jeune garçon et une jeune fille tirés au sort ou volontaire, les tributs, qui devront s’affronter dans un combat à mort retransmis à la télévision : les Hunger Games. Pour la 74ème édition de ces jeux, c’est la sœur de Katniss, Primrose, qui est sélectionnée. Pour la sauver, Katniss décide de se porter volontaire.

hunger_gamesAdaptation des romans éponymes de Suzanne Collins, Hunger Games est le 1er film d’une trilogie qui, pour les studios hollywoodiens, doit succéder à Harry Potter et Twilight. C’est pour cela qui si la trame reprend très exactement celle de Battle Royale de Kinji Fukusaku, le film vise un public beaucoup plus large que son homologue japonais. Ici la violence est réduite au minimum et l’on retrouve l’histoire romantique indispensable au film pour ado. Mais le réalisateur Gary Ross réussit à dépasser le simple blockbuster et livre un film intéressant de par les thèmes qu’il aborde. On y retrouve une critique de la société du spectacle et du paraître (les tributs devant plaire au public s’ils veulent avoir plus de chances de survie), une évocation de la lutte des classes (le jeu a pour but de maîtriser toute tentative de révolte) ou encore la difficulté du passage à l’âge adulte. Malheureusement la multiplication de ces thèmes ne permet pas au film de les traiter de manière assez approfondie, certains étant carrément abandonnés en cours de route.

Une réalisation impersonnelle

Si on peut également regretter la longueur du film (2h22), l’histoire reste plaisante à suivre du début à la fin et ce malgré des problèmes de rythme et quelques facilités dans le scénario. La 1ère partie, sur la préparation des Hunger Games, est vraiment intéressante tandis que la 2nde, le jeu en lui-même, est beaucoup plus faible, la faute à une réalisation impersonnelle. Les scènes d’actions sont bâclées et l’émotion, traitée de manière maladroite, n’arrive jamais à convaincre. Le casting par contre est plutôt réussi. Jennifer Lawrence avec un jeu tout en retenue incarne parfaitement la jeune Katniss. Les autres acteurs eux sont assez convaincants en particulier Elizabetth Banks, très drôle dans le rôle d’Effie Trinket, la responsable des tributs du district 12.

Hunger Games reste un film intéressant mais trop conventionnel et qui aurait pu être bien meilleur en prenant quelques risques. Il a tout de même le mérite de poser les bases d’un univers assez riche et qui ne semble pas montrer toutes ses capacités. Le 2ème épisode aura peut-être plus d’ambitions.