Hoboken Division était de retour à Nancy pour les Nancy Jazz Pulsations le 6 octobre dernier au hublot. Désormais accompagnés d’un batteur, ils comptent bien continuer l’aventure à trois.

 

Petit plan à trois.
Petit plan à trois – Facebook Hoboken Division

 

Mathieu a commencé la musique en jouant du saxo « mais ça m’a vite gonflé, j’ai arrêté » raconte-t-il. Il entre en rébellion et apprend la guitare, seul. Il est « le Bottleneck (technique de guitare typique du blues) et la guitare sale » selon Marie, chanteuse, avec qui Mathieu va « véritablement construire quelque chose ».

Ce n’est pas une histoire d’amour et encore moins d’initiation sexuelle (quoique) mais celle d’Hoboken Division, groupe d’origine nancéienne qui cette année encore venait déverser sa chape de plomb sur les oreilles abasourdies de la cité ducale pour les Nancy Jazz Pulsations. Blues, Delta Blues, Rock psyché, Rock Indus… oubliez les étiquettes, comme toujours ce sont les musiciens pas avares de bons mots qui décrivent le mieux leur propre musique : « when blues explosion eat janis joplin at breakfast. » Et tant pis pour elle.

Vous l’avez compris chez Hoboken il est quand même question de blues, au sens large. Mais pas le blues à papa puisque les deux musiciens ont comme tout le monde été submergés par la vague des White Stripes au début des années 2000.


Autrefois nos deux Bonnie & Clyde du rock’n’roll nancéien étaient armées d’une puissante boîte à rythme qui rendait un hommage wagnérien aux hauts-fourneaux lorrains. Mais il y a un an, Thibaut s’est invité avec une batterie. Exit les rythmiques martiales industrielles et froides, place à l’organique. Mathieu s’en voit soulagé, lui qui devait jusqu’ici gérer la machine tout en martyrisant sa guitare le plus possible. « Du coup maintenant il joue beaucoup mieux » le chambre son nouveau batteur.

Comme d’autres petits groupes du coin, Hoboken Division aurait pu commencer sa carrière en écumant les bars et les caves de Nancy. « Sauf que il n’y a plus de bars ni de salles de concert à Nancy » tacle Mathieu. Et de toute façon pour Marie « jouer tout le temps à Nancy, toujours devant les mêmes potes, ça n’est intéressant pour personne ». Avec l’appel du blues est ainsi venu celui des tournées, probablement dans l’espoir de croiser le diable à un carrefour, conformément à la légende.

Leurs pérégrinations les mènera jus qu’en Italie et leur permettra même de faire visiter l’Europe à un autre duo garage-blues Sud-Africain les Medecine Boy. Si les riffs enflammés ne s’embarrassent pas des frontières, c’est toujours un évènement de voir Hoboken revenir exercer dans son port d’attache. Si leur musique s’inspirent d’une forme ancestrale et indémodable, le désormais trio n’est pas vraiment tourné vers le passé. Un deuxième album est en phase de composition et devrait être enregistré aux alentours de Décembre pour une sortie en 2017. En attendant, on continuera d’avoir un peu le blues.