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Il était temps pour Henri Dès et Chantal Goya de passer la main. Une véritable scène musicale parfum électro-pop pour galopins du XXIème siècle émerge: Carton Park en est un digne représentant. Ils préparent un deuxième spectacle où ludisme et interactivité sont les maîtres-mots.

 

Carton Park, c’est Mami Chan (chant + claviers) qui mélange la langue française et sa langue japonaise natale en un gloubiboulga acidulé, Norman Bambi (chant + guitare), frénétique du ukulélé, Gangpol le musicien électronique et Mit, architecte de l’identité visuelle géométrique et colorée du groupe, ainsi que des vidéos projetées sur scène.

Car loin d’être une lubie ou une passade d’artistes en mal d’expérimentation, Carton Park se distingue de plusieurs autres formations émergentes du même tonneau par la qualité et le caractère complet de leurs apparitions: l’interactivité est une condition sine qua none. « On voulait sortir des clichés des spectacles pour enfants où ils doivent rester assis gentiment, en silence. » explique Guillaume, le graphiste. « Nous faisons de vrais concerts, on veut un public qui se lâche. D’ailleurs les enfants ont déjà la gestuelle adaptée, le lever de bras etc… ». Le prochain spectacle sera plus calme, bien que « c’est le plus souvent les sons techno qui les font le plus réagir ». La configuration sera également un peu différente pour amener le show au niveau des enfants, rendre les instruments plus visibles, exploiter davantage les webcams interactives, les décors…

 

Comment réagissent les enfants confrontés à cet univers déjanté? « Ca peut être très punk! Ils sont généralement très spontanés, surtout en l’absence des parents. On les met à l’aise, on les fait monter sur scène, danser… il n’y a pas de processus narratif, on ne veut pas leur tenir la main. Ce n’est pas un spectacle pédagogique. ». Si vous étiez de passage en début de soirée face aux Trinitaires lors de la dernière Nuit Blanche messine, vous auriez pu contempler le flot d’enfants conquis sortant du concert, arborant fièrement un masque aux couleurs de Carton Park. Une démarche musicale aussi bien que graphique remarquable; le coffret renfermant le premier album du groupe, très soigné, comportait divers bonus, cartes, badges, tickets. Une démarche qui sera renouvelée pour le prochain album.

 

Carton Park n’est pas un cas isolé. La génération électronique transmet son héritage: des formations comme Dragibus où récemment le messin Aglagla offrent également un bon rafraichissement à une scène musicale jeune public un peu morose et abêtissante. Le succès est toujours au rendez-vous, d’autant plus qu’après les concerts pour enfants, les plus grands ont aussi la permission de s’amuser, avec des représentations rien que pour eux.

Benjamin Bottemer

 

Myspace de Carton Park