Lundi 9 novembre, visite de François Fillon dans les communes de Thionville et de Yutz. Un des thèmes de sa venue, la sécurité intérieure et notamment le renforcement de la « vidéoprotection ».

 

« Nous voulons d’ici 2011 qu’il y en ait au moins 60 000 (en plus) dans notre pays », le ton est donné par le Premier ministre. La star du jour, c’est la « vidéoprotection », plus couramment appelée vidéosurveillance. Pas moins de 20 millions d’euros seront déployés d’ici à 2010 dans le but de « tripler le nombre des caméras sur la voie publique ». Et même si l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2) a été repoussé à 2010, le gouvernement ne cache pas son envie de renforcer les mesures en faveur des vidéos. « Les caméras dissuadent le passage à l’acte et facilitent les poursuites judiciaires contre les délinquants », affirme François Fillon.

A Thionville, 34 caméras de surveillance sont installées depuis 2003. Elles gardent un œil sur trois de ses parkings, les accès au centre-ville, la Place du Marché et la rue du Dispensaire. « Sur les parkings, elles nous permettent d’aider les gens dont le ticket de sortie ne passent pas, mais aussi de détecter d’éventuelles fraudes », explique un employé des Services techniques.« Les employés assurant la maintenance des parkings en sont très satisfaits. Les problèmes sont plus vite résolus ».

Pourtant, l’efficacité de la vidéosurveillance demeure un sujet de débat. Dans un article datant du 21 août 2009 et s’intitulant « Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité », Le Figaro cite un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA),de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l’Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN), attestant de l’impact significatif de la vidéoprotection sur les villes équipées. Mais les opposants ont aussi leurs arguments. En témoignent les exemples cités par Rue 89 dans un article datant du 29 août intitulé « Vidéosurveillance : la valse des rapports contradictoires ». Un rapport officiel de Scotland Yard datant du 6 mai 2009 prouverait l’inefficacité des caméras londoniennes. Enfin, un rapport européen intitulé « Urbaneye » remet en cause la légitimité du tout puissant Big Brother.

Grâce aux caméras, certains pensent être d’avantage en sécurité et libre d’aller et venir. D’autres, au contraire, revendiquent leur liberté et voient ces dispositifs de vidéosurveillance comme une menace pour la démocratie.