A Metz comme partout en France, 800 000 élèves de CM2 ont été évalués en français et en mathématiques. Les syndicats redoutent une mise en concurrence des écoles.

Chacun y va de son avis sur l’évaluation des CM2 mise en place en 2009 par le ministre de l’Education Nationale, déjà vivement contestée l’année dernière. Cette année, il semblerait que les revendications des syndicats n’aient pas été entendues. La FCPE (fédération des conseils de parents d’élèves) a appelé à la désobéissance en soulignant le caractère politique d’une évaluation créée selon elle dans le seul but de mettre en concurrence les établissements scolaires. Ces tests auraient de nombreux défauts. Le plus flagrant étant la date de ces évaluations comme l’explique Eric Zolver, secrétaire départemental du SNUIPP de Moselle.


Autre problème que soulèvent les syndicats : la correction des évaluations. L’exercice ne peut être que juste ou faux, sans possibilité de modération de la note par l’enseignant. Par exemple, les enfants se voient soumettre 10 multiplications : s’ils en réussissent 9 ou 10 ils ont un point, si ils n’en réussissent que 8, le professeur sera contraint d’entourer le 0.

Contre la mise en concurrence des établissements

Les actions de cette semaine traduisent sans aucun doute une peur. Les résultats de ses évaluations sont destinés à être centralisées au ministère et pourraient servir à mettre en concurrence les établissements scolaires. Les élèves provenant des classes ayant des résultats plus faibles pourraient être défavorisés lors de leur passage en 6ème. Mais contrairement à d’autres syndicats qui craignent une manipulation des résultats, le SNIUPP est moins inquiet.

Pour Eric Zolver, beaucoup d’erreurs se cachent dans ces évaluations. Une sur-médiatisation de l’événement et la volonté affichée de certains professeurs de boycotter cet exercice ont pu accentuer le stress des écoliers. Le secrétaire départemental souligne d’ailleurs que les résultats de l’évaluation seront loin d’être décisifs lorsque les professeurs prendront la décision de faire redoubler un élève.