La mobilisation nationale continue depuis plus d’une semaine. Dans la nuit du lundi 29 janvier, des agriculteurs se sont regroupés devant le parc des expositions de Metz. Leur but : se rassembler pour aller assiéger Paris après le discours de Gabriel Attal. Une colère soutenue par de nombreuses personnes.

Un vrombissement de moteur inhabituel ce lundi soir d’hiver. Une centaine d’agriculteurs se sont rassemblés sur le parking du parc des expositions de Metz. Les tracteurs sont en file indienne. Leurs conducteurs discutent avant d’entamer leur périple. Le but : rejoindre leurs collègues montés sur Paris. “On a embêté les gens de chez nous et maintenant on veut embêter ceux qui nous embêtent”, indique Marc Bono, secrétaire général du syndicat Jeunes Agriculteurs Moselle. En rejoignant la capitale, les exploitants agricoles espèrent que le gouvernement passera en revue les 140 points de modifications annoncés par la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Brice Sinteff, agriculteur, raconte la difficulté du métier : “On nous demande de respecter des choses que les autres pays ne respectent pas. On le fait mais on se casse le dos et derrière il n’y a rien, juste on s’enterre”.

Des annonces qui ne passent toujours pas

Vendredi, Gabriel Attal avait rejoint les agriculteurs à Agen pour trouver des solutions possibles. Une discussion qui n’est toujours pas passée chez ces exploitants agricoles. “Il a loupé son discours dans sa façon de parler, on aurait dit le père noël qui distribue des cadeaux aux enfants et c’est pas ce qu’on attend, l’heure est grave”, explique Marc d’un ton ferme. Du côté de Brice, le discours est le même : “Je ne sais pas s’il faut encore s’attendre à grand-chose de Attal. Il faut des améliorations mais on a pris l’habitude des blablas sans changement. Si rien ne bouge, on continuera jusqu’au bout : aucun retour en arrière possible”. 

Les agriculteurs sur le départ pour Paris

Du soutien pour surmonter la phase difficile

Sur place, un groupe d’une centaine de personnes, constitué d’agriculteurs et de passants venus soutenir la cause, étaient présents selon la police. “Mes grands-parents étaient exploitants agricoles”, explique Geoffroy. Pour lui, il y a un réel problème de consommation et de gestion de l’argent chez les français : “Quand les français voient le prix d’un portable, il n’y a pas de problème pour l’acheter mais dès qu’ils arrivent avec le caddie, ils regardent plutôt ce qui est moins cher”. Geoffroy est donc venu leur apporter de la nourriture pour surmonter la phase difficile qui va arriver. Au total, plusieurs kilos de nourriture ont été données aux agriculteurs. Marc rétorque : “On a tout un stock que les gens nous ramènent pour la route mais là-haut on n’en aura pas besoin. La JA et la FDSEA ont tout prévu pour nous accueillir. On peut tenir jusqu’à Pâques s’il le faut”. 

Bastien Baehr