Les trois avocats de Cédric Jubillar ne désespèrent pas. Ils demandent pour une quatrième fois une remise en liberté de leur client. Depuis le 18 juin dernier, il est mis en examen pour meurtre aggravé de sa compagne Delphine. Elle a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. L’audience de ce mardi 16 novembre aura lieu à huit clos pour éviter tout risque de fuite.

L’histoire commence avec cette fameuse nuit de décembre 2020. Delphine Jubillar disparaît de son domicile de Cagnac-les-Mines (Tarn). Son mari, Cédric Jubillar appelle la police à 4h du matin pour déclarer sa disparition. Il affirme qu’elle était partie promener les chiens. Mais dans les mois qui suivent, de nombreuses incohérences dans le discours du mari conduisent à sa mise en examen pour meurtre aggravé de sa compagne. Le 18 juin dernier, il devient l’un des occupants de la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne).

Des témoignages concordants

Le procès à l’encontre de Cédric Jubillar a conclu à son placement en maison d’arrêt le 18 juin 2021. Pour justifier sa décision, la justice utilise des témoignages, faute de scène(s) de crime ou d’arme(s). Les voisins du couple affirment avoir entendu des cris cette nuit là. A cela s’ajoute les propos du fils ainé du couple. Une dispute aurait éclatée dans la nuit entre ses parents qui étaient déjà en instance de divorce. La mère de Cédric Jubillar a elle aussi témoigné lors de sa garde à vue. Son fils aurait proféré des menaces de mort à l’encontre de sa compagne les mois précédents sa disparition. Tous ces éléments orientent la Cour vers la qualification d’homicide conjugal.

Des éléments de preuve insuffisants ?

Une théorie que démentent fermement les avocats de la défense. Aucun corps, aucune scène de crime et aucune arme ne permettent d’établir des preuves à l’encontre de leur client. Les éléments de contexte sont insuffisants pour permettre une accusation selon eux. La Dépêche évoque une « affaire complexe dans laquelle les preuves accablantes font cruellement défaut ». Mais la justice estime que le faisceau d’indices est suffisant pour justifier son choix. Une nouvelle audience se tiendra le 3 décembre au Palais de justice de Toulouse. La Cour abordera la nuit de la disparition après avoir retracé la vie du couple le 15 octobre dernier.

Une quatrième demande de remise en liberté

Ce mardi 16 novembre, la cour d’appel de Toulouse doit une nouvelle fois analyser la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar. Décrite comme abusive par ses proches, sa détention a été confirmée par trois fois par les juges : le 8 juillet, le 2 septembre et le 21 septembre. Pour motiver ces différentes décisions, la justice use de l’article 144 du code de la procédure pénal. La détention provisoire est permise pour conserver les preuves « nécessaires à la manifestation de la vérité » et ainsi éviter que le suspect les fasse disparaître. Louis, le fils du couple, sera entendu une nouvelle fois par les enquêteurs qui souhaitent éviter à tout prix une influence extérieure dans son témoignage. De plus, les magistrats ont aussi refusé sa remise en liberté faute d’éléments nouveaux dans l’affaire. Ainsi, en l’absence d’informations supplémentaires, le rejet de sa remise en liberté semble évident ce mardi.

Les attentes des proches de Delphine sont grandes face au mari. Ils veulent des réponses afin de mettre fin à leurs souffrances. La cousine de Delphine déclare dans L’Indépendant au sujet de Cédric Jubillar : « S’il a fait quelque chose, ou si il sait quelque chose, qu’il le dise ».