Benoît Hamon à Nancy

Benoît Hamon était à Nancy vendredi 6 janvier pour un meeting avant la primaire de la gauche, les 22 et 29 janvier. L’occasion pour l’ancien ministre de placer ses pions, et ses idées, dans un débat qui va se jouer d’ici quelques jours.

Près de 700 personnes étaient réunies à Sciences Po Nancy pour la venue du candidat à la primaire de la gauche. Parmi eux beaucoup de jeunes. Une preuve, s’il en faut, que la politique peut encore intéresser une génération que l’on dit si souvent désabusée, qui aurait « peur du lendemain ».

Cette « peur du lendemain peut conduire à deux positions », comme l’explique Olivier Le Bras, ancien salarié de Gad, à la tribune. L’abstention, d’un côté, « ou pire », selon lui, l’extrême-droite. C’est donc un espoir que représente la candidature de Benoît Hamon pour ses soutiens politiques.

Benoît Hamon a le courage de dire que le plein emploi n’existera plus » E.Martin

Car Benoît Hamon n’est pas seulement là pour être un candidat de la gauche en plus des autres. Il joue la carte de la gauche sociale, sans pour autant être prêt à courir derrière le souvenir du plein emploi. Dans ce cadre, il est donc presque étonnant de voir d’anciens syndicalistes aux côtés du candidat. En plus d’Olivier Le Bras, Édouard Martin était, lui aussi, présent. Et l’ancien syndicaliste d’Arcelor Mittal semble plus que convaincu par le discours du candidat. « J’ai cinq minutes pour vous expliquer pourquoi Benoît Hamon, c’est de la dynamite », tonne celui qui avait accueilli François Hollande sur le toit d’une camionnette. C’est en partie le revenu universel, que le candidat a imposé dans les débats politiques, qui l’a convaincu.

 

Édouard Martin s'est engagé aux côtés de Benoît Hamon
Pour Édouard Martin, « lutter contre l’évasion fiscale pourrait financer le revenu universel ». ©Lucas Hueber

« Maîtrisons-nous ce qui arrive ? »

« Dans les institutions de la Ve République, il faut faire homme providentiel », constate Benoît Hamon. « François Mitterrand pour la gauche, le Général de Gaulle pour la droite. » Pourtant, le candidat lui s’y refuse. « Il est, à mes yeux, absurde de vouloir revêtir un costume. »

 

Benoît Hamon en meeting à Nancy
« Il faut sortir du mythe de la croissance du PIB. Ce n’est plus le seul objectif des politiques publiques », estime Benoît Hamon. ©Lucas Hueber

Pour l’ancien ministre, « le plus dangereux, dans une démocratie, c’est de se revendiquer de la Vérité. » C’est pourquoi le candidat propose « des options » plutôt que des vérités. Toutes ces options répondent à une seule et même question : « Maîtrisons-nous ce qui arrive ? », que cela soit dans le domaine du travail, de la vie démocratique ou encore du changement climatique. Reste à savoir si ce positionnement peu orthodoxe pourra se traduire en victoire électorale le 22 janvier prochain.

 

Lucas HUEBER