Fraîchement débarqué chez les Canonniers de Sainte-Marie/Metz, Aldo Curti vient de rebondir au sein de son club formateur après avoir vécu une saison blanche. Une période sans basket-ball que le meneur de jeu se remémore en notre compagnie.


Lorsque l’on questionne Aldo Curti sur son État de santé, il nous répond instinctivement qu’il « va beaucoup mieux » comparé à plusieurs mois en arrière. L’homme aux neuf saisons professionnelles se prête volontiers au jeu des questions/réponses, malgré une timidité assumée. « J’avais perdu l’habitude des interviews », ajoute-t-il.

« J’ai mis beaucoup de temps à me reprendre« , explique-t-il pour justifier son absence des parquets de basket-ball depuis la fin de son contrat à Orchies. Une aventure au sein du club rétrogradé en National 1 à l’issue de la saison 2015-2016, qu’il qualifiera de « catastrophique » à différents points de vues. Le meneur de jeu aujourd’hui âgé de 30 ans avait souhaité faire un break dans sa carrière, prétextant une usure aussi bien « mentale que physique ».

« J’avais l’impression de subir la situation »

Durant sa période de convalescence, le joueur s’est ressourcé auprès de sa famille qui a joué un rôle majeur dans son rétablissement. « Mon frère et mon père m’ont bien aidé, on a beaucoup discuté », a-t-il déclaré. Sollicité par plusieurs clubs de Pro B, ce dernier déclinera les propositions, préférant se consacrer à sa situation personnelle. « J’ai eu un coup de barre », reconnaitra l’intéressé.

« Je me suis rendu compte que si je ne réglais pas certaines choses dans ma vie, j’allais stagner voir régresser ». Ces mots livrés sur un ton aujourd’hui apaisé , témoignent de l’état psychologique dans lequel se trouvait le joueur il y a un an. Usé par le monde du basket-ball et par des problèmes personnels, une période de trêve dans sa carrière professionnelle s’imposait d’elle-même.

« Cela a été une grosse remise en question »

Quand on demande à Aldo Curti quelle a été sa recette pour retrouver le sourire, il répond, hilare, qu’il n’en a pas. La discussion avec ses proches et la réflexion ont été ses seuls remèdes. « Je me suis rendu compte de beaucoup de choses, j’ai réappris à être professionnel », rétorqua-t-il . « Cela m’a permis de voir les erreurs à ne pas refaire ».

Convaincu de reprendre sa carrière après une année de transition, l’international camerounais s’est d’abord entraîné seul. Il a ensuite retrouvé le chemin des entrainements collectifs avec les Canonniers de Sainte-Marie/Metz, en septembre dernier. Un retour aux affaires impératif pour un joueur qui ne souhaitait pas arriver dans un nouveau club en étant « hors de forme », comme cela avait été le cas à Orchies. Selon lui, réussir à conserver un niveau élevé d’entrainement en tout en étant sans club est difficile mais « dépend de la détermination de chacun ».

Crédit : Les Canonniers de Sainte-Marie/Metz

Un retour aux sources opportun

Sans proposition concrète de la part de formation professionnelle, Aldo Curti a décidé de se relancer au sein de son club formateur Sainte-Marie/Metz.

Un environnement qu’il connait bien et qui a bien entendu influencé son point de chute. L’international camerounais a un accord de principe avec le club en cas d’offre intéressante en provenance d’une formation professionnelle. Mais pour l’heure, il compte « gagner le plus de matchs possible » avec sa nouvelle équipe.

Après avoir passé plus d’un an sans compétition dans les jambes, Aldo Curti souhaite montrer le meilleur de lui-même. Cela sera chose faite dès sa première rencontre sous ses nouvelles couleurs. Auteur de 23 points pour son retour sur les parquets, la nouvelle recrue a su se montrer à son avantage. Lorsqu’on lui demande si sa préparation d’avant-match change en fonction du niveau où on évolue, il nous répond qu’il a fait « comme d’habitude ». Le joueur continue à s’infliger quotidiennement une à deux séances de travail afin de « garder un bon rythme ».

Aldo Curti plébiscité par la presse après son retour – Crédit : Républicain Lorrain

Une arrivée gagnant/gagnant

Si le choix de retrouver son club formateur s’imposait de lui-même, celui de retrouver un club professionnel à l’issue de la saison est une piste exploitable. Le joueur qui souhaite avant toute chose retrouver de « bonnes sensations » selon ses termes, a tout intérêt à se montrer à son avantage pour revoir les joutes d’élite. « Le plus tôt possible serait le mieux » ajoutera l’intéressé. Un intérêt réciproque pour le club qui va pouvoir profiter de l’expérience de son meneur de jeu.

Son nouveau coach, Philippe Ory, décrit le joueur comme quelqu’un de « facile à intégrer et à entraîner« , et souhaite que son arrivée aide l’équipe à « franchir un pallier » notamment sur les rencontres à l’extérieur. Même son de cloche pour ses coéquipiers, Damien Jean Joseph et Mamadou Sy, interrogés par le community manager du club, se réjouissant de « l’expérience supplémentaire » dont le club de Sainte-Marie/Metz va bénéficier.

Bien qu’il lui reste encore « beaucoup de travail à fournir » comme il l’affirme, son vécu dans le basket-ball de haut niveau joue grandement en sa faveur. De quoi envisager des jours radieux pour le club de Sainte-Marie/Metz, et voir le sourire d’Aldo Curti perdurer.

Crédit : Les Canonniers de Sainte-Marie/Metz

 

Brice Recotillon