Frédéric Thiriez, l’homme qui a su réconcilier Domenech avec la France

Ce week-end, le « clasico » OM – PSG était censé clôturer les débats de la 10è journée du championnat de France, la ligue 1.

Seulement voilà, la grippe A s’est incrustée comme douzième homme, contraignant les 22 acteurs à rejoindre leur bus. La ville était ensuite plongée dans le chaos des affrontements entre les supporters mécontents des deux bords et les forces de police. Tout cela aurait pu être évité sans une communication hasardeuse de la Ligue de Football Professionnel.

De grandes espérances

A première vue, tout semblait montrer que ce clasico 2009 serait un bon cru. Joies du calendrier, la rencontre a lieu en plein congés de la Toussaint. L’occasion pour le Stade Vélodrome de faire le plein de spectateurs. Quant aux « ultras » des deux bords, ils pourront être les plus nombreux possibles pour se « chauffer » dans les tribunes et alentour.

Les enjeux sportifs viennent un peu plus épicer l’avant-match : l’OM a la chance de pouvoir recoller aux toutes premières places en cas de succès. Une victoire permettrait au PSG de mettre fin à une inquiétante série de 5 matches sans gagner.

La LFP dépassée par les évènements

Il n’en sera rien. A 14 h ce dimanche, un communiqué confirme les rumeurs qui circulaient depuis quelques jours. Des joueurs du PSG ont bel et bien contracté la grippe A. Mince alors ! Le match sera reporté, au grand dam des Phocéens qui se voyaient déjà marcher sur un PSG balbutiant. Joie pour les Franciliens, décimés par les blessures et inférieurs physiquement et techniquement à l’OM.

Seulement voilà, communication désastreuse non seulement du PSG mais encore et surtout de la LFP : le report n’est annoncé qu’à 14 heures … le jour même ! Un peu court comme timing pour espérer que l’information soit reçue à temps par les supporters !

Les évènements lamentables qui se sont déroulés dans les rues de Marseille attestent de l’absence totale de connaissance des faits par les supporters parisiens.

Ceux-ci arrivent donc aux portes du Vélodrome, courroucés par les rumeurs d’un prétendu report. Une fois la rumeur confirmée, c’est alors une déferlante de violences urbaines qui s’abat sur Marseille.

Un supporter écroué, six en garde à vue, de nombreux jeunes voyoux arrêtés puis relâchés, et surtout des dégâts matériels considérables : jets de projectiles récupérés ça et là, tirs de flash-ball jusqu’au bout de la nuit, aire d’autoroute saccagée …

Le désaveu de Matignon

Il serait certes facile de dédouaner ces « mytho-supporters » de leur édifiante responsabilité dans ce fait divers. Cependant, il est important de souligner, plus encore que l’apparente lenteur de réaction du PSG voire de l’OM, la gestion calamiteuse du dossier par la LFP, dirigée par Frédéric Thiriez.

La décision de la LFP de ne pas divulguer l’information 24 heures au moins avant le match est sujette à bien des interrogations. Cette révélation tardive serait à imputer aux experts médicaux qui auraient tardé à évaluer les risques sanitaires d’une telle rencontre. Pourquoi alors ne pas avoir informé les dirigeants de l’OM, au courant de la situation depuis quelques jours, de la forte probabilité d’un report?

Quoi qu’il en soit, que le chemin de la LFP soit pavé ou non de bonnes intentions, elle a clairement fait preuve d’une incompétence inouie à un niveau aussi élevé de compétition, qui plus est pour le match le plus médiatisé de la saison ! Le plus sûr moyen de s’attirer les foudres du milieu (du supporter lambda à Raymond Domenech himself) ainsi que de François Fillon, qui a désavoué la Ligue en réclamant d’urgence qu’un préavis de report de match soit désormais fixé.