Responsable du magasin Cyclostory City, Vincent Galloy nous ouvre les portes de
son espace dédié à la marque Specialized. Installée depuis trois ans Place de
Chambre, à deux pas de la cathédrale de Metz, la boutique s’inscrit dans la nouvelle
dynamique du cyclisme urbain tout en restant fidèle aux racines sportives de la
marque. Entre proximité, passion et écologie, Vincent raconte comment le vélo
s’impose peu à peu comme une véritable alternative au cœur de la ville.

Short sous le tablier, jambes bien rasées et casque posé derrière la caisse,
Vincent Galloy transpire le vélo. Passionné et investi, il incarne à lui seul l’esprit de
Cyclostory City depuis son ouverture il y a trois ans. Il dirige aujourd’hui la boutique
comme s’il en était le fondateur, avec la même exigence, la même envie de conduire
un projet qui lui ressemble. Pousser la porte de cette enseigne place de Chambre,
c’est entrer dans l’univers d’une marque, Specialized, mais surtout rencontrer un
amoureux du vélo, à la fois pratiquant et commerçant. À l’écoute, accessible et
accueillant, Vincent redonne tout son sens au commerce de proximité — celui où l’on
vient autant pour un conseil ou des achats, que pour le plaisir d’échanger avec un
vrai passionné.

Comment l’aménagement urbain a-t-il accompagné le développement du vélo ?

Il y a une réalité globale en France qui est effectivement la question de la mobilité, et
de la petite mobilité. On se rend bien compte que sur des trajets en voiture qui sont
inférieurs à 20 km, tout est faisable avec d’autres modes de transports. Mais ça
nécessite aussi et surtout des infrastructures pour encourager cette pratique. C’est-à-
dire que s’il n’y a pas de pistes cyclables, il n’y a pas de cyclistes. Ce n’est pas
l’inverse, ce n’est pas les cyclistes sur une voie de voiture qui font fabriquer une piste
cyclable. C’est bien l’arrivée d’une infrastructure dédiée qui va favoriser cette
pratique. Et à Metz, je dirais que ça s’est vraiment développé depuis une dizaine
d’années. Il y a de plus en plus de voies cyclables, ce qui fait qu’on voit de plus en
plus de gens à vélo. Et nombreuses sont les personnes qui se tournent vers cette
option pour des raisons économiques. Une voiture c’est cher à entretenir. Alors qu’un
vélo, ça l’est beaucoup moins surtout en tenant compte de l’assurance, du permis – si
on inclut le permis dans le prix d’une voiture.

Casques avec visière et lumière intégrée, chaussures de ville adaptées aux pédales, bagagerie
pratique ou textiles hybrides : en vitrine, Vincent met en avant des solutions pensées pour la
pratique du vélo urbaine et quotidienne.

Est-ce que l’amélioration des aménagements cyclables à Metz a facilité l’installation et l’activité des commerces liés au vélo ?

L’arrivée et le développement sur les quinze dernières années des infrastructures
cyclables à Metz ont favorisé aussi l’arrivée de commerces pour pouvoir entretenir ce
parc de vélos sur la ville. Que ce soit un confrère à côté de la gare il y a quelques

années, nous ici il y a trois ans, nous avons ouvert dans l’objectif de proposer du
commerce de proximité. Il s’avère qu’il existe une vraie demande, qu’il y a une vraie
mobilité urbaine en vélo, avec des gens qui ont besoin de réparer, d’acheter et de
faire entretenir leur vélo, devenu leur moyen de transport du quotidien.

Vous avez ouvert il y a trois ans, quelle est l’histoire de la boutique et son projet ?

Ce magasin, c’est un pari, Cyclostory existe déjà dans la zone d’activité commerciale
de Jouy en périphérie de la ville depuis 2014. Au moment du Covid quand il y a eu
une demande énorme et qu’on a beaucoup beaucoup beaucoup vendu de vélos, il y
a des magasins qui se sont retrouvés avec un excédent de trésorerie. Certains l’ont
réinvesti en pièces et en produits et puis finalement se sont retrouvés avec un peu
de trésorerie immobilisée en stock sur les étagères, soit d’autres magasins qui les
ont gardés en réserve. Les propriétaires de Cyclostory ont fait le choix d’investir dans
un deuxième point de vente qui vient répondre potentiellement à ce besoin de
mobilité urbaine et à ce besoin de commerce de proximité. Les deux fondateurs de
Cyclostory sont nés à Metz, ont grandi à Metz, vivent à Metz. Ce sont des acteurs
économiques de Metz et de ses environs.

Présenté chez Cyclostory City, le Porto symbolise l’essor de la demande utilitaire: un cargo électrique
taillé pour le quotidien, pensé pour transporter enfants, courses ou matériel, avec une charge utile
de 200 kg.

Comment est-ce que vous sélectionnez les modèles que vous présentez en boutique

Les quelques vélos qui sont aux alentours de 5000, 6000, 7000 euros je les mets
dans le fond du magasin et pas en vitrine parce qu’il y a plein de gens qui ne
s’identifieraient pas au magasin et qui rebrousseraient chemin en disant « de toute
façon ce n’est pas pour moi parce qu’un vélo à 6000 euros ce n’est pas ce que je
cherche ». Donc j’essaie d’avoir et des vélos très haut de gamme qui sont les
fleurons de la marque, et des vélos pour le quotidien à 750 ou 1000 euros. Ce sont
des moyens de transport, des vélos très bien faits et des véhicules du quotidien. Ils
correspondent à la plus grande demande.

Quel est votre rapport personnel au vélo, au quotidien ?

Il est double. C’est-à-dire qu’il est à la fois utilitaire parce que c’est mon moyen de
transport, je ne viens pas en voiture au travail, je viens en vélo tous les jours donc
j’avale plus de 25 km par jour au total ; et en même temps, il est aussi une forme
d’exutoire parce que j’ai besoin de bouger. J’ai à la fois le moyen de transport, et le
petit détour plus sportif, histoire de transpirer un peu ! Le but du jeu est là, et surtout
lorsqu’on est vendeur. Si on ne fait pas ça, si on ne pratique pas, c’est moins évident
de proposer des solutions à des gens qui viennent avec une problématique. Et puis,
pratiquer permet de partager son expérience de telle voie, tel itinéraire avec ses
clients.

Vincent et sa fidèle monture : le Specialized Aethos qui allie le pratique au quotidien et la
performance lors des sorties sportives.

Specialized relève le défi du quotidien

Longtemps reconnue pour son investissement dans la compétition et le haut niveau, Specialized
amorce un virage vers de nouvelles pratiques. Face à l’essor des mobilités urbaines, la marque
américaine cherche à accompagner les consommateurs du quotidien, avec des vélos pensés pour les
déplacements plutôt que pour la performance.
Pour Vincent Galloy, ce virage est une évidence logique. Si Specialized a bâti son image sur
l’innovation et ce qu’il qualifie de « vélo-jouet » – cet objet de plaisir pour les sorties du dimanche –,
sa pérennité dépend aussi de l’élargissement de sa clientèle. Une pyramide ne tient que si sa base est
solide. Ainsi, pour continuer à être compétitif et rester à la pointe sur les grands tours, la marque doit
conquérir le plus grand nombre : ceux qui utilisent un vélo comme un véritable moyen de transport au
quotidien.
Cette nouvelle orientation du département R&D s’incarne dans la gamme « Active », développée
depuis environ trois ans. Des modèles comme le Como, le Vado ou le Tero sont spécifiquement conçus
pour un usage urbain et périurbain, combinant praticité et technologie. Le mouvement s’est même
accéléré il y a un an avec l’arrivée du Porto, un vélo cargo à la charge utile impressionnante de 200
kg, capable de transporter des enfants ou des marchandises. Preuve que Specialized prend le virage
de l’utilitaire sans compromis, et s’ancre résolument dans le paysage des mobilités douces de tous les
jours.