Posterboy machine joué à la salle L’Autre Canal de Nancy ce jeudi 15 novembre, en première partie du groupe Minuit. Interview avec le nouveau visage de la French pop à l’Autre Canal de Nancy.

Crédit photo : Amélie Pérardot

Casquette et chemisette, le trentenaire Roman Müller est Posterboy machine depuis quelques années déjà. Avant en compagnie de sa soeur, aujourd’hui il surfe sur la pop française en solo, entouré de musiciens talentueux. Compositeur, chanteur, musicien, le groupe s’articule autour de ses moments de vie et de sa douceur nostalgique. Un groupe 100% Grand Est qui a remporté le prix Inouïs du festival Le Printemps de Bourges cette année.

Heureux de jouer à Nancy, dans le Grand Est ?

Je suis toujours content de jouer ici, la première fois c’était avec ma frangine. Entre-temps, on a arrêté le projet pendant 3 ans et on l’a remonté il y a peine un an. À la base je suis originaire d’Épinal, donc je me sens du Grand Est. Aujourd’hui dans le groupe, il y a deux Strasbourgeois, un Dijonnais et moi j’habite à Metz ! La formule live change régulièrement de musiciens. Pour les répétitions c’est plus pratique de venir tous de la région. À l’autre canal, l’équipe est toujours sympa, toujours dans le même état d’esprit. On était venu ici pour les auditions des Inouïs du festival Le Printemps de Bourges avec cette nouvelle formule, à peine née à ce moment là. C’est presque la maison !

Cette expérience aux Inouïs, qu’est-ce qu’elle t-a apportée ?

C’était rigolo. On est allés aux auditions ici à l’Autre Canal, puis on a été sélectionné pour le festival en avril dernier. Mais il y a quand même un avant et un après. Lors des auditions, c’était un plaisir de faire un concert, mais il y avait une sorte de « foire aux bestiaux » où dans le public la majeure partie est là pour faire du repérage. Tu mets un pied dans le monde professionnel et ça permet d’avoir du recul sur ce que tu fais, il y avait encore pleins de choses à revoir. Mais c’est seulement maintenant, après avoir suivi les conseils, qu’on a des maisons de disque et des tourneurs. On a beaucoup travaillé pour ça ! Après on a gardé l’état d’esprit où on aime jouer dans les milieux associatifs, c’est une façon de soutenir ces scènes là,  même dans des squats ou des lieux atypiques. On fait des rencontres tout le monde boit un coup tout le monde discute c’est familial, ce qui n’empêche pas de jouer dans des lieux plus professionnels.

Pourquoi chanter en français ?

Pour plusieurs raisons évidentes, déjà parce que j’ai un accent affreux ! Rien de pire que les étrangers qui essaye d’imiter les anglophones. Je crois que je préfère écrire des choses débiles en français que débiles en anglais. Dans l’écriture j’aime bien faire des captures d’écrans, un petit tableau et faire une chanson sur n’importe quoi comme sur les papillons de nuit ! Un jour un papillon était coincé dans un store et il est mort, j’ai trouvé ça triste (rires).

Temple sud et vol de nuit, tes inspirations ?

J’aime bien prendre un thème dérisoire et d’essayer d’en faire quelque chose de jolie, sans passer par des thèmes lourds et graves comme l’amour, la mort. J’attends d’être un peu plus vieux ! Ca demande une certaine expérience je pense, je préfère rester sur des thèmes plus légers.

La pochette d’album, comment a t-elle était réalisé ?

Tout est fait de manière instantanée, les textes, la musique et les visuels aussi. Pour les visuels, c’est ma copine qui a fait le dernier, elle me connaît bien. Pour l’EP Vol de nuit,  je voulais mélanger le côté Dance et un côté plus poétique avec Venus, c’est une référence à ma passion pour l’histoire. Puis en arrière-plan, le côté nuit, je vis beaucoup la nuit donc ça me correspond.

Pochette de l’EP « Vol de nuit »

Des influences musicales se croisent dans le groupe ?

Effectivement on a des influences qui se rejoignent, mais on n’écoute pas forcément tous les mêmes choses. Bob le bassiste écoute des choses beaucoup plus rock, Rémy au Synthé plus de l’indie ou de l’underground, il a une très bonne culture musicale ! Mais on se rejoint sur les influences générales autour de la musique électronique. Bob et Rémy apportent des modifications sur les versions live, le travail de groupe se fait plus sur le live.

Crédit photo : Amélie Pérardot

Un projet solo avant tout ?

C’est un projet solo, oui. Je compose, j’écris, j’enregistre, dans la mesure du possible j’aime bien tout faire moi-même. Les musiciens sont des supers amis, mon bassiste c’est mon meilleur ami. Malheureusement, ma sœur n’est plus là parce qu’elle est maman aujourd’hui. Mais le projet va bientôt continuer sous mon nom. Quand j’ai repris il y a un an, Posterboy Machine, c’était une erreur, parce qu’à la base c’est un duo avec ma soeur. Maintenant qu’on va signer sur un label, je préfère être sous mon nom et tourner la page. Aujourd’hui, j’ai envie de gratter un peu ma personnalité et de l’offrir en musique donc ça correspond plus à Posterboy Machine. Mais ça ne change rien, les musiciens, leur plaisir c’est de jouer donc il n’y a pas de problème d’ego.

Punchcoco, musique d’une nuit d’ivresse :

PosterBoy Machine, s’en est où ?

Etape par étapes, on fait des premières parties comme celle du groupe Minuit ce soir. Après il y a un côté un peu ingrat, les gens ne sont pas là pour toi, mais ça reste quand même une super chance dans une salle comme ça. Elle met en avant les artistes du coin. On va faire des festivals sympas aussi l’année prochaine, ça avance. Il y aussi d’autres salles de l’Est qui nous soutiennent.

Retrouvez notre interview décalée :

Mélina Le Corre / Crédit photo Une : Amélie Pérardot

Propos recueillis par Amélie Pérardot et Mélina Le Corre