Ces dernier mois, l’Audience Nationale espagnole a constaté des mouvements de fonds suspects dans une banque de Genève sur un compte appartenant à Luis Bárcenas, trésorier du Parti politique espagnol de droite, Partido Popular (PP).

Le juge de l’Audience Nationale Pablo Ruz, qui enquête sur le système de corruption Gürtel, a constaté des mouvements de fonds dans une banque de Genève (Suisse) au nom de l’ex-trésorier du PP et ex-sénateur Luis Bárcenas. Selon certaines sources judiciaires, ces mouvements ont pu atteindre jusqu’à 22 millions d’euros. Par ailleurs, des documents fournis par la Suisse mentionnent divers membres du PP et parmi eux, le président du Gouvernement Mariano Rajoy.

Source: Dresdner Bank, janvier 2013.

Cette découverte ajoute un nouveau membre à la longue liste de plus de 127 hommes politiques espagnols inquiétés dans des affaires de corruption ces dernières années.
Le compte était au nom d’une fondation panaméenne, propriété d’une société domiciliée aux Bermudes. Cependant, le compte a été vidé en 2009, quand Bárcenas a été entendu par le Tribunal Suprême dans le dossier Gürtel. Bárcenas serait également derrière quatre comptes domiciliés à la Dresdner Bank au nom d’une autre fondation panaméenne, Sinequanon.

Une corruption massive dans le parti
Le journal El Mundo estiment que pendant des années, Bárcenas « distribuait chaque mois des enveloppes contenant entre 5.000 et 15.000 euros à des membres du PP ou des hauts fonctionnaires ». L’argent provenait de dessous de table versés par des sociétés du BTP ou des entreprises de sécurité ainsi que de dons anonymes.

L’ex-sénateur  aurait “menacé de révéler ces faits si le parti ne lui venait pas en aide dans le dossier Gürtel ». Toujours selon El Mundo, Rajoy n’a jamais touché ces gratifications. Par contre, il les aurait tolérées entre 2005, date de son élection à la tête du PP et 2009.

Le parti socialiste espagnol réclame une enquête sur le cas de Bárcenas et ses connexions avec le PP. Ils demandent également aux dirigeants du PP toute la documentation comptable que l’ex-trésorier conserve toujours au siège du parti à Madrid.