Créée en 1990 au Technopole, Georgia Tech Lorraine est l’antenne européenne de l’université d’Atlanta. Considérée comme l’une des meilleures écoles mondiales dans le domaine de l’ingénierie, elle compte aujourd’hui plus de 700 étudiants à Metz. Questions-réponses avec son directeur, Abdallah Ougazzaden.

Pouvez-nous dire ce qu’est exactement Georgia Tech Lorraine ?

C’est une université américaine qui est basée à Atlanta et dont le pôle européen est ici à Metz. Elle fait partie des dix meilleures universités de l’ingénierie aux États-Unis. Elle est focalisée dans de nombreux domaines d’activité comme la science, la robotique. C’est un campus qui a pour mission de favoriser l’accueil des étudiants américains en France. Nous voulons leur donner une vision beaucoup plus large de l’Europe tout en gardant pour eux leur cursus de formation comme à Atlanta. Ils ne sont pas là pour faire du tourisme !

Nous avons aussi des étudiants qui viennent d’un peu partout dans le monde : d’Allemagne, d’Inde, de Chine, du Maroc. Quand ils viennent, nous essayons de les garder un semestre. Mais on les encourage également à aller faire un semestre à Atlanta. Comme ça, ils peuvent avoir les deux cultures. Nous avons trois programme à Metz, la formation, l’innovation et la recherche. De plus, nous avons trois masters :

  • Computer Science
  • Electrical and Computer Engineering
  • Mechanical Engineering

  Le diplôme à la sortie, vous l’aurez compris, est en Anglais.

Pourquoi une antenne à Metz ?

C’était une opportunité. Dans les années 1980, Jean-Marie Roche le maire de Metz a créé le Technopôle. A cette occasion, il est allé à Atlanta pour un voyage et il a rencontré le président de l’université de Georgia Tech. A l’époque, Georgia Tech avait le souhait d’être une université globale et de s’ouvrir à l’international. Le maire de Metz a donc proposé d’ouvrir une antenne ici à Metz pour que les étudiants américains puissent s’ouvrir sur l’Europe. C’est comme ça que tout a commencé. A l’ouverture de l’école, il y avait 4 étudiants. Aujourd’hui, on en compte plus de 700.

L’excellence est la priorité numéro 1 ici à Georgia Tech. Il faut garder cette idée en tête. On le rappelle toujours à nos chercheurs aux facultés ou à nos étudiants, c’est vraiment le point numéro 1. Georgia tech ne veut pas être un suiveur, il veut être un leader. Quand il y a un problème, nous voulons que des gens viennent nous voir et nous disent : « qu’est-ce que vous en pensez ? » 

©GeorgiaTechUSA

Les ambitions de Georgia Tech sont donc d’être numéro 1 dans son domaine ?

Non, sincèrement l’ambition ce n’est pas d’être numéro 1. Évidemment on préfère (sourire). Mais c’est comme pour la visibilité : la visibilité ce n’est pas un objectif, c’est une conséquence de l’excellence.

« Quand on voit un avion qui passe, on aimerait bien dire : « vous voyez l’aile de cette avion ? Elle a été développée à Georgia Tech. »

Elle vient automatiquement mais on ne va pas dire « demain on fait un projet pour être visible. » Notre ambition et ce qui va nous pousser à être numéro 1, c’est l’impact, qu’il soit scientifique, sociétal, économique ou industriel. Quand on voit un avion qui passe, on aimerait bien dire : « vous voyez l’aile de cet avion ? Ça a été développée à Georgia Tech. » Ça c’est de l’impact ! Quand on voit dans un hôpital quelqu’un avec un objet qui l’aide à marcher on veut qu’il dise : « ça a été développé à Georgia Tech » ! C’est ça notre motivation. On est à Georgia Tech Lorraine, on veut avoir un impact aussi dans le développement technique de la région. Si elle voit que l’université contribue à attirer des industriels, des étudiants, pour nous c’est suffisant. Vous voyez, c’est ça notre objectif.

Quel bilan tirez-vous aujourd’hui de Georgia Tech Lorraine ? 

Notre bilan est très positif. Nous avons créé un laboratoire depuis 2006 et nous faisons des recherches de très haut niveau. Nous publions dans de gros journaux de sciences comme Science. Il y a un réel l’impact. Nous voudrions continuer à avoir plus de projets qui peuvent aider au développement économique grâce à nos relations avec les industriels. Avec L.fayette nous aimerions attirer plus d’industriels, créer des start-up, et donner la chance aux jeunes non seulement d’être formés chez nous, mais aussi de les garder pour qu’ils travaillent avec nous.

Nous sommes donc en train de faire tout un programme ambitieux. Nous voulons que les étudiants aient des modules très spécialisés dans des domaines comme l’énergie, la nano-technologie et de les adapter aux besoins du marché car il change énormément avec les nouvelles technologies. Il faut que la formation s’adapte aux nouveaux besoins des industriels et à ce nouveau marché.

Thomas Bernier & Rémy Chanteloup