Du 20 février au 23 mars, se tenaient chaque soir sous les voûtes de l’église Saint-Joseph (Montigny-lès-Metz), deux représentations de Terra Mosella : un spectacle immersif de sons et lumières parcourant l’histoire de la Moselle, de 1870 au lendemain de la seconde guerre mondiale. Un évènement monumental qui a réuni 75 acteurs, 300 figurants et bénévoles, accompagnés de 100 techniciens et artistes professionnels.
Après le succès l’an dernier de son spectacle Terra Alsatia à Mulhouse qui retraçait l’histoire de l’Alsace, il est apparu évident pour Damien Fontaine, metteur en scène et Lorrain d’origine, de raconter cette fois-ci l’histoire de la Moselle à une période clé : lorsqu’elle était occupée par l’Empire allemand.

Quand l’évènement coïncide avec le lieu
Réaliser des spectacles racontant une histoire dans des lieux emblématiques ancrés dans le temps et utiliser l’espace pour en faire un spectacle immersif, c’est la spécialité depuis vingt ans de Damien Fontaine.
« Depuis cinq à six ans, j’investis des églises, des cathédrales, des basiliques pour mes spectacles mais pas pour y faire seulement une démonstration technique, ça ne m’intéresse pas, mais vraiment pour y raconter à chaque fois des histoires et se servir finalement du lieu comme un cadre de théâtre ou comme un ensemble de décors de cinéma. » raconte-t-il.
A l’origine imaginé pour être projeté au sein de la célèbre cathédrale Saint-Etienne à Metz, le scénario de Terra Mosella a finalement été réécrit lorsque le lieu du spectacle s’est reporté sur l’église Saint-Joseph à Montigny-lès-Metz, un choix qui avait davantage de sens pour le metteur en scène. En effet, elle a été construite entre 1903 et 1906, période pendant laquelle l’Alsace-Lorraine (aujourd’hui les départements du Bas-Rhin, Haut-Rhin et de la Moselle) appartenait à l’Empire allemand.
« Dans ce spectacle-là, c’est vraiment nous qui nous adaptons au lieu. » explique Damien Fontaine.

Un défi à la fois technique et humain
Deux mois d’écriture et un peu plus d’un mois de répétitions en janvier 2025, c’est le temps qu’il a fallu pour préparer Terra Mosella, interprété chaque soir à deux reprises pendant plus d’un mois.
Derrière ce projet ambitieux se cache un réel dévouement et une vraie coordination entre les centaines de participants présents pour l’évènement (acteurs, figurants, techniciens et bénévoles).
« C’est une vraie logistique. Je parlais de cinéma tout à l’heure, c’est un peu comme sur un tournage. […] C’est une belle synergie entre plein de corps de métier, que ce soit la technique du spectacle, mais aussi tout l’encadrement qui est autour. » déclare le metteur en scène.

Un voyage dans le temps
Pour arriver à immerger le spectateur au cœur de l’histoire de la Moselle, Damien Fontaine a ainsi utilisé la technique du mapping. Cette dernière consiste à projeter sur les reliefs de l’église des jeux visuels à l’aide de 28 projecteurs laser et 280 projecteurs lumière, recréant ainsi des images et décors sur toute la surface de l’église. Un spectacle à 360 degrés transforme alors ce lieu symbolique en un théâtre immersif et vivant.
Trois cents costumes d’époque, dont les deux tiers ont pu être trouvés localement, ont aussi servi à ancrer les personnages du spectacle dans le passé.

Un rappel de l’histoire et un appel à la paix
Sur les soixante-quatre représentations, on compte 25 000 spectateurs au total qui se sont laissés transporter dans le temps. Les retours positifs sont nombreux :
« C’est un beau rappel de l’histoire de la Moselle. Dans une église ça a un impact assez fort, c’est vraiment impressionnant et ça touche beaucoup ». « On en prend plein les yeux, c’est un spectacle qui transporte » déclare un couple ayant assisté à l’avant dernière représentation du spectacle.
Pour Damien Fontaine, ce spectacle raconte plus que l’histoire d’un département, il est aussi porteur d’un message de paix, avec l’espoir qu’il résonne auprès de nombreux dirigeants et au sein des zones actuelles de conflit.






