La deuxième saison du Café des Sciences, organisés conjointement par les universités de Metz et de Nancy, s’ouvrait mardi dernier au café Jehanne d’Arc de Metz. L’occasion d’aller, après une longue journée de travail, à la rencontre de chercheurs et de passionnés des sciences… est-ce bien raisonnable?

Nous nous installons dans le caveau situé au fond de ce bistrot perché au sommet de la Colline Sainte Croix, face à la salle de spectacles des Trinitaires. Premier constat: pas assez de chaises pour accueillir tout le public! On s’entasse tant bien que mal face à la tablée des intervenants. Là où l’on aurait pu s’attendre à trouver de vénérables barbons en noeuds papillons, trois jeunes chercheurs, vont aborder ce soir le thème « Darwin, des idées évolutionnistes d’actualité ».

De l’introduction à l’entame des questions-réponses, le ton est tout sauf professoral, non dénué d’humour, et les questions d’actualité comme la montée du créationnisme rendent le débat plutôt animé. L’un des enseignants-chercheurs avait amené avec lui « l’Atlas de la création », ouvrage qui ne manque pas de bousculer les esprits laïcs et cartésiens de l’assemblée. Une assemblée composée essentiellement de jeunes n’excédant pas les 25 ans, pour la plupart étudiants, dont le look bohème ne correspond pas vraiment au cliché du besogneux étudiant en biologie enfermé dans son labo. On peut même dire que c’est le genre de public que l’on croise plus souvent dans les concerts, bière à la main, qu’au sein de débats scientifiques. Aujourd’hui, la bière est toujours là, mais c’est avec une attention studieuse que les spectateurs accueillent les stars du jour.

« C’est vrai que notre intention était d’attirer les étudiants et les enseignants-chercheurs en dehors des campus, au coeur de la ville, et dans un cadre plus convivial. Il fallait gommer ce cliché des rats de laboratoire. » explique Clotilde Boulanger, coordinatrice de l’événement à Metz. En effet, quel endroit mieux indiqué que le petit café de Said et Maryse, refuge des bavards de tous poils? « Quand les gens ne savent pas où aller pour se réunir, ils viennent chez moi. J’aime les gens ouverts d’esprit. Dans mon café, le micro tourne partout. » déclare Said. Dans le caveau, les questions fusent, allant de la science pure à des considérations éthiques ou sociologiques. Le temps imparti pour cette première rencontre scientifique sera même insuffisant pour assouvir la curiosité de tous.

Avec au moins trois prochaines rencontres, sur les thèmes de l’écriture électronique, de la métallurgie, ou encore sur les liens entre science et gastronomie, les Cafés des Sciences attireront encore de nombreux curieux assoiffés… de connaissance.

Benjamin Bottemer

Les impressions du public: