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Créée il y a 15 ans, l’antenne de Metz du Mouvement du nid milite pour une société sans prostitution. Un soir par semaine, les bénévoles de l’association catholique arpentent les trottoirs à la rencontre des prostituées pour les aider à quitter ce milieu.

 

Nuit après nuit, Viviane Wagner et son équipe de 13 bénévoles tentent d’enrayer le phénomène de la prostitution. Chaque mercredi soir, ils se rendent à deux (un homme et une femme) sur le terrain à la rencontre des « personnes en situation de prostitution ». Ces dernières sont aussi bien des femmes, plus ou moins jeunes, que des hommes ou des transsexuels. « On va vers toutes les personnes sans les juger, sans les cataloguer. On ne fait pas de différence » explique la responsable de la délégation messine du Mouvement du nid. L’approche n’est pas chose facile, surtout que les bénévoles viennent « les mains nues ». Ils n’apportent pas de préservatifs puisqu’ils luttent contre la prostitution. Ils n’ont rien à offrir en dehors de leurs mains tendues et leurs oreilles attentives. Pourtant aux yeux de Viviane, ce n’est pas rien: « nous portons sur elles un regard différent de ceux qui leur tournent autour et je pense que c’est important ».

« On propose, elles disposent »

A chacune de leurs tournées, inlassablement, les militants invitent les « filles » à venir le lendemain à leur permanence 1 rue Châtillon. A chaque fois, ils cherchent à installer une relation de confiance, à ouvrir le dialogue. « Nous ne sommes pas là pour les forcer. On propose, mais avec nous, ce sont les femmes qui disposent. C’est aussi leur liberté de ne pas venir », souligne Viviane. Après diverses rencontres nocturnes, quelques prostituées font la démarche de venir à la permanence. « Elles viennent sans fard, naturelles. Avec nous, elles ne sont plus obligées de jouer la comédie. Quand elles viennent ici, c’est qu’elles veulent vraiment en finir avec tout ça », indique Viviane. Une fois ce pas franchi, les bénévoles tentent de leur redonner confiance et les accompagnent dans une démarche de réinsertion en lien avec d’autres associations. « Pour que ces femmes brisées puissent enfin prendre le temps de se reconstruire ».