Les slalomeurs de l’équipe canadienne de ski alpin ont posé leurs skis au Snowhall d’Amnéville, le temps d’un week-end de stage, du 5 au 8 octobre. Alors que plusieurs glaciers sont actuellement ouverts en Europe, des professionnels choisissent de s’entraîner en indoor. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces dômes ont beaucoup d’attraits.

Les paires de skis sont alignées à quelques mètres de la remontée mécanique, les vestes siglées « Canada » posées à leurs côtés. La partie gauche de la piste, exclusivement réservée aux athlètes, a été longuement préparée par des employés du Snowhall. « On glace la piste spécialement pour les professionnels » confirme un technicien, « Nous accueillons chaque année plusieurs équipes de haut niveau qui repartent toujours ravies des conditions. Il y a une réputation à tenir ». Ces dernières années, Français, Italiens, Suisses ou encore Canadiens sont venus répéter leurs gammes en Moselle, une fierté pour la structure qui a, par ailleurs, de gros problèmes financiers liés à un fort endettement.

Lorsque la clientèle apprend qu’elle vient de glisser à quelques mètres de professionnels, les réactions sont toujours les mêmes : « Qu’est-ce qu’ils viennent faire ici ? ». A première vue, la piste n’est pas impressionnante avec ses 90 mètres de dénivelé et son niveau « bleu ». « Ce n’est pas de la pente que nous venons chercher ici », explique l’un des entraîneur canadiens : « Le plus intéressant pour nous, c’est la température de l’air et la texture de la neige qui vont rester les mêmes tout au long de l’entraînement ».

« Le Snowhall n’est pas une solution de repli »

Les meilleurs skieurs italiens, venus deux fois en moins d’un an, ont désormais coché l’étape « Snowhall » sur leur calendrier. « Nous apprécions grandement cet endroit » confie un entraîneur de la squadra. Les mouvements de terrain, le dénivelé moyen et les conditions générales de la piste leur apportent un plus lors de la préparation hors-saison. Les athlètes peuvent travailler différentes séquences de course et tester leur matériel sans craindre de changement climatique. Le jugement n’est alors pas biaisé. « Nous ne venons pas uniquement pour pallier au manque d’enneigement sur les glaciers. Nous avions déjà prévu de venir, le Snowhall n’est pas une solution de repli », insiste-t-il.

Erik Read profite du Snowhall pour travailler sur son matériel | Photo : Marielle Pacholski

Un constat que partage Erik Read, actuellement meilleur Canadien dans les disciplines techniques : « En ce moment, les glaciers n’ont qu’entre 15 et 27 centimètres de neige. En venant au Snowhall, nous sommes assurés de skier deux sessions d’entraînement par jour ». Un bénéfice d’autant plus important à quelques semaines de l’ouverture de la saison (28 octobre). Le profil de la piste est, également, hautement similaire à celui du slalom de Levi (Finlande), programmé mi-novembre. Pas étonnant, alors, de trouver des piquets rouges et bleus à Amnéville.