Action coup de poing ce matin sur la centrale nucléaire de Cattenom. Des militants de Greenpeace se sont rendus sur le site mosellan pour y tirer un feu d’artifice. Ils dénoncent l’accessibilité du site hautement chargé en radioactivité. Les militants assurent avoir franchi les barrières de sécurité, ce que dément EDF. Chronologie d’une action militante.

Il est un peu plus de 5h30 lorsque les militants arrivent sur le site mosellan. Déterminés, ils se rendent à la centrale nucléaire et y déclenchent un feu d’artifice. Il aurait duré près de 2 minutes 30, selon Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire chez Greenpeace. Après avoir publié un rapport explosif sur la défaillance de sécurité des centrales en France et en Belgique, l’ONG revendique une action de sensibilisation:

« Voilà une preuve de plus qu’il y a un trou dans le filet du nucléaire français »

Une intervention jugée « rapide »

A 5h45 pétante, les militants sont interceptés selon EDF. Georges Bos, directeur de cabinet de la préfecture de la Moselle, assure que l’alarme automatiquement déclenchée « a permis au peloton spécialisé de la gendarmerie nationale de les interpeller en moins de huit minutes ». Joint par téléphone après l’incident, le responsable de la communication Jean-Cyr Darby se veut rassurant:

« Les militants ont été détectés par nos équipes de sécurité donc les dispositions qu’on a mises en place ont fonctionné. Ils n’ont pas pu accéder à l’installation nucléaire donc il n’y a pas eu d’impact sur la sûreté. L’intervention a été assez rapide. »

L’ONG martèle pourtant qu’ils se sont introduit-e-s « à l’intérieur du périmètre de la centrale ». Ils ont déclenché le feu d’artifice au pied de la piscine d’entreposage du combustible nucléaire usagé, comme on peut le voir dans la vidéo. Il s’agit pourtant de l’endroit le plus radioactif et donc, le plus potentiellement dangereux de la centrale.

Garde à vue et dépôt de plainte

Vers 7h, huit militants sont en garde à vue selon la préfecture. L’entreprise confirme que cette infraction conduira au dépôt d’une plainte. Une procédure de levée de doute a été réalisée par la suite. La centrale restera fermée jusqu’à nouvel ordre. Greenpeace de son côté, salue le courage d’activistes « qui risquent beaucoup pour alerter pacifiquement ».

L’action militante résonne sur les réseaux sociaux avec le #RisqueNucléaire.  La facilité avec laquelle de simples militants ont pu accéder au site sensible interroge. Les réactions indignées se multiplient sur Twitter, démontrant une certaine prise de conscience sur l’enjeu nucléaire.

Romain Ethuin