« Noé » a fait parler de lui bien avant sa sortie. Aujourd’hui un déluge de critiques continue de s’abattre sur le film. En reprenant une entité biblique et son histoire, le réalisateur Darren Aronofsky s’est lancé un défi qui est loin de plaire à tout le monde. Webullition vous propose alors de découvrir les différentes facettes de cette oeuvre cinématographique à travers un abécédaire.

A comme Apocalypse

Pluies, inondations, l’eau se déverse sur la Terre. Elle détruit tout sur son passage. L’averse apocalyptique vient purger le Monde de ses maux. C’est la fin. Sauf pour Noé, sa famille et les couples d’animaux réfugiés sur l’arche. Construit à la demande de Dieu, ce navire leur assure la survie. Inspiré des mythes bibliques de l’Arche de Noé et du Déluge, ce film ose toucher à la Genèse et à la réinterpréter.

B comme Blockbuster

Avec Noé, il ne faut pas s’attendre à des chants religieux, à 2 heures et 18 minutes de pieux commentaires. Avec un budget de 130 million de dollars, les effets spéciaux et l’action sont de rigueur. La réinterprétation du réalisateur est risquée.

D comme Darren Aronofsky

Cet Américain de 45 ans a réalisé Requiem for a Dream, Black Swan, avant de se lancer dans l’aventure diluvienne. Son univers sombre et psychologique se retrouve dans Noé. « Je voulais prouver qu’on peut faire un blockbuster philosophique », explique Darren Aronofsky. Sur l’écran, on n’échappe pas à ces images où le héros, au lieu de se noyer dans l’eau, se noie dans l’alcool. Un triste constat pour cet homme choisi par Dieu.

E comme Enfance

Mélanger action et réflexion autour de ce personnage n’est pas la seule motivation du réalisateur. Cela fait plus de trente ans que Darren Aronofsky est intrigué par Noé. Pour lui, il s’agit de « l’un des premiers super-héros de l’humanité ». A 13 ans déjà, il écrivait un poème reprenant ce mythe.

F comme Fantaisie

La première partie du film donne libre cours à la fantaisie du réalisateur. La Terre qui se dévoile à nos yeux n’est pas celle que nous avons l’habitude de côtoyer dans notre vie de tous les jours. Avec Noé, nous sommes dans un monde qui nous dépasse et qui tend vers la magie. Des anges déchus, des animaux aux allures fantastiques, Darren Aronofsky n’a pas lésiné sur les moyens pour réinventer cet épisode biblique.

G comme Graphisme

Visuellement, l’univers du film se rapproche de celui rencontré dans la bande dessinée Noé, pour la cruauté des hommes. Des paysages lunaires, des couleurs volcaniques, une terre qui se partage entre luxuriance et pauvreté. Cette ressemblance avec le neuvième art n’est pas anodine. Les auteurs de la BD ne sont autres que Darren Aronofsky et Ari Handel (co-scénariste du film).

I comme Interdiction

L’œuvre cinématographique a fait polémique avant même sa sortie sur grand écran. Le Qatar, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn ont décidé de l’interdire. Les autorités estiment que le film va à l’encontre de l’islam en représentant un prophète.

J comme Jeu

Certains passages peuvent paraître longs, heureusement, le jeu des acteurs compensent largement ce rythme lent. Jennifer Connelly est remarquable lorsque son masque d’épouse parfaite tombe. Les larmes qui coulent sur son visage, les mots blessants qui sortent de sa bouche empoignent le spectateur. Ainsi, elle montre que même les personnes qui semblent se taire ont toujours quelque chose à dire.

M comme Mensonge

Si le jeu des acteurs est réaliste, plusieurs associations et membres de la communauté chrétienne ont vu en Noé un mensonge et n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement. Pour eux, le film n’est pas du tout représentatif, le réalisateur s’est éloigné du message biblique en prenant trop de libertés.

N comme Nature

« On est très forts pour dominer la planète. Quant à la protéger, c’est moins sûr ! ». Darren Aronofsky fait de son film une ode à la protection de l’environnement. Les hommes, aveuglés par leur égo, en oublient l’importance de cette biodiversité qui les entoure. Ils la dédaignent, la négligent, pourtant elle leur permet de vivre. C’est ce message que le personnage de Noé cherche à transmettre.

P comme Pape

Face aux critiques, la société de production Paramount a voulu obtenir la bénédiction du pape François en lui proposant de regarder le film et de rencontrer l’acteur principal lors d’une audience privée. Russell Crowe lui-même a exprimé sa volonté sur Twitter. Un souhait qui finalement ne s’est pas réalisé.

« Cher Saint-Père, désolé d’avoir chambouler votre monde sur les réseaux sociaux. Plus sérieusement, Noé vous fascinerait. »

R comme Russell Crowe

Acteur néo-zélandais mondialement connu après la sortie du film Gladiator en 2000 (pour lequel il a remporté l’Oscar du meilleur acteur), Russell Crowe donne au personnage de Noé un petit air de Maximus Decimus. Un air de déjà-vu mais qui n’est pas sans déplaire.

S comme Sacrifice 

Pour sauver les innocents, Noé n’hésite pas à sacrifier des êtres humains. C’est le prix à payer pour suivre la volonté de Dieu. On aime ce personnage quand il fait tout pour protéger les animaux mais on le déteste également quand il reste assis dans l’arche, presque impassible, pendant que des cris d’hommes, de femmes et d’enfants résonnent et échouent au fond des eaux.

T comme Ténacité

Le tournage de Noé n’a pas été de tout repos pour les comédiens et l’équipe. Darren Aronofsky ayant décidé de tourner dans des conditions 100% écologiques, il était impossible de trouver une bouteille d’eau en plastique sur les lieux. « Ne pas avoir de bouteille d’eau alors qu’on tourne dès 5h du matin, ce n’est pas idéal. J’étais trop fatiguée un matin et j’ai pris un mug dans mon mobile-home et j’ai bu de l’eau présente dans le réservoir depuis le début du tournage – soit trois mois. J’ai été vraiment malade », raconte Emma Watson au Wonderland Magazine. Déshydratation, fatigue, les acteurs ont dû faire preuve de ténacité pour continuer le tournage alors que le réalisateur refusait de changer les conditions de travail ou de les laisser se remettre sur pied.

V comme Voix

Noé n’est pas seulement une ode à la nature. C’est aussi un appel au respect de notre vie. Les lois divines ne font pas tout. L’homme est un être de choix, il façonne son destin avec ses propres mains. Si Noé suit aveuglément les ordres du créateur, il finira par prendre conscience de sa propre voix.