DSC_0089
Théodora la gérante de la boutique de mode Moules Fripes, une friperie 100%  vintage au cœur de Metz

Pour Théodora, la mode vintage, c’est son dada. Adolescente elle se pavanait dans les quartiers old school de Londres, «  à quatorze ans, c’était déjà ma passion« . De Brick Lane à Camden, les friperies anglaises, Théodora les connaît sur le bout des doigts. Et comme on est jamais mieux servi que par soi-même, Théodora a ouvert, à Metz, sa propre boutique : Moules Fripes.

Passionnée de mode

Le jeu de mot qui a donné naissance au nom de la friperie messine, a été trouvé par Trévor, le fils aîné de la gérante, « lors d’un repas en famille, il a lancé de manière nonchalante: Moules Fripes ! On a trouvé que c’était super ! «  Dans la boutique on trouve des vêtements et des accessoires vintages. Pas de ringard ici, mais  » des pièces de qualité, made in France pour la majorité ». Un paradis sur terre pour les amoureux de la mode à l’ancienne. Chaque pièce est unique, chinée et nettoyée par Théodora. Le lieu, haut en couleur, est chaleureux et atypique. Tapisserie bleue nuit ornée de grandes fleures oranges, musique jazzy : voyage dans les 70’s garanti. Après un ras le bol d’être vendeuse en magasin de la grande distribution , où  » on ne peut pas avoir un conseil abouti avec le client «  et suite à une mauvaise expérience professionnelle, ce fut, pour la trentenaire  » une évidence de se lancer dans l’ouverture d’une boutique vintage « . Puis, être son propre boss, c’est surtout l’avantage pour Théodora de pouvoir s’occuper de ses deux garçons et  » de  faire les prières du soir sans se stresser  « . Devant la cheminée, son fils cadet, Lazar, joue et chantonne une chanson sur une vache qui n’aimait pas les mouches. Le soleil se couche. C’est l’heure pour la gérante de finir son jeun de ramadan. Un plat est en train de chauffer dans la pièce d’à côté. Voix posée et enjouée, elle explique qu’en se lançant dans cette aventure son objectif premier était de redonner sens au prêt à porter, de  » donner une deuxième vie aux vêtements « . Et, qui dit friperie, dit pas de tendance. L’idée ici, « c’est de pouvoir mettre ce que l’on a envie de porter ». Le regard pétillant, l’ex blogueuse mode, parle de chaque pièce avec tendresse. Théodora habite un monde qui la fascine. Perfectionniste, la mise en scène du merch est revue au moins une fois par mois, « l’aspect visuel c’est très important, car je ne vends pas d’habits qui sont à la mode. L’étalage doit être le plus beau possible pour mettre en avant chaque pièce ». Vintage mais pas vieux jeu  La page Instagram de Moules Fripes, compte plus de 1700 abonnés et 2513 publications.  »  Ça permet de faire vivre le lieu. C’est facile d’utilisation et c’est chouette !  » A chaque passage d’une cliente, Théodora, prend une photo : c’est une façon de montrer que tout le monde peut être beau sans  forcément être à la mode.  Moules Fripes,  c’est pour toutes les nanas : blondes, brunes, blacks, blanches, religieuses ou non, vegan … » . Un véritable melting pot qui traduit son «  ras le bol du conformisme « . L’originalité de la boutique c’est aussi l’organisation ponctuelle d’activités. On peut se faire tatouer un mendhi d’inspiration berbère, ou venir déguster un thé et des biscuits home made. L’objectif  » que mes clients ne viennent pas que pour dépenser de l’argent ». Une philosophie qui fonctionne. Depuis son ouverture, en mars dernier, la boutique vintage s’est fait une place de renom à Metz. La clientèle, « grâce à Dieu est très variée ». Des petites mamie à la recherche d’une qualité vestimentaire d’antan, de la femme mûre, à l’adolescente, Théodora s’estime chanceuse.  » Moules Fripes, ça a vraiment mis en place ce que j’espérais : une autre vision de la mode. » Le lieu n’est pas pour les fashions addict,  » on n’y trouve pas de série de jeans Levis ou de chemisiers Zara « . Petites robes rétros imprimé floral, boots, salopettes des 80’s et manteaux en fourrure habitent le lieu. Cerise sur le gâteau : les pièces sont de fabrication 90 % made in France,  » à  Moules Fripes, le but ce n’est pas se faire du fric et d’en avoir rien à ciré de l’écologie. » La nuit est tombée rue Mazelle. La dernière cliente est partie. Le repas de Théodora a refroidi dans l’arrière boutique. C’est l’heure pour Lazar et sa maman de rentrer à la maison.