Le Groupe actions animales Moselle a organisé une manifestation samedi 7 octobre. Le but ? Sensibiliser les passants aux conséquences de la chasse via des tracts informatifs. L’événement a aussi pour ambition, par la signature de pétitions, de mobiliser les passants. La chasse est une pratique réglementée en France (pour en savoir plus sur la réglementation de la chasse en Moselle).

La manifestation donne l’occasion aux passants de signer des pétitions, l’une pour faire interdire la chasse le dimanche, l’autre pour prohiber la chasse à courre. Cette technique consiste à pourchasser un animal sauvage avant de l’abattre.

« La balade dominicale en forêt devient difficile, on craint toujours de se retrouver face à des chasseurs », se désole Samantha, présidente du groupe. Elle explique la démarche du collectif mosellan :

 

Le Groupe d’Actions Animales Moselle a mené une manifestation anti-chasse pacifique et calme.

L’action a mobilisé une vingtaine de personnes

Le cordon traverse de part et d’autre la rue Serpenoise, ce qui leur assure un maximum de visibilité. Les badauds comprennent, sans vraiment y faire attention, qu’il se passe quelque chose.

Cindy (à gauche), militante vegan, s’insurge contre les conditions actuelles des animaux. « J’ai recueilli chez moi un marcassin dont la mère avait été tuée par des chasseurs », explique la jeune femme, l’émotion dans la voix. « On oublie souvent que les animaux ont une conscience », proteste l’activiste. Son mode de vie est en accord avec ses idéaux. « J’ai commencé à m’intéresser à la question très jeune. Dès 12 ans, j’ai arrêté de consommer des produits ayant un impact sur les animaux », précise Cindy pour qui « les chasseurs sont des gens de mauvaise foi ». Elle ajoute qu’ils « s’appuient sur l’argument de la régulation de la faune pour attester de leur bonne pratique ».

Les gens qui l’entourent ont un discours plus trivial, ils sont là parce que « ils aiment les animaux ».« Je préfère les animaux aux humains » formule naïvement une activiste, habituée à ce type de manifestation. Ce positionnement reste pourtant minoritaire. Il est donc important d’aller au-delà des poncifs afin de saisir ce qui motivent les militants à protester contre ces pratiques. En effet, ils partagent des points de vue différents sur la chasse, sur la frontière entre l’humain et l’animal, et leur rapport à la nature. L’anthropologue  de la nature Philippe Descola a d’ailleurs documenté ces questions dans l’ouvrage Par delà la nature publié en 2005.

Activiste vs chasseur : un dialogue de sourds

Des chasseurs tentent d’ouvrir le débat avec les militants mais la moindre tentative se traduit par un dialogue de sourd.
L’hostilité entre les deux parties est palpable

« Ils nous prennent pour des extrémistes… », expliquent les manifestants. « On se fonde sur des sources fiables et précises, sur la base d’études scientifiques alors qu’eux ne savent pas répondre à certaines de nos preuves », justifient-ils, certains de leur bonne foi