Voila maintenant 5 ans que Kinépolis propose des séances en direct du Metropolitan de New York. Si l’idée d’apporter au monde des opéras de qualité est séduisante, rien ne remplace une place dans un véritable opéra. J’ai testé pour vous, le samedi 31 janvier, l’opéra au Cinéma.

Le public s’installe dans la salle. Les gens se parlent, d’autres lisent le programme de la soirée. Dans quelques minutes, le chef d’Orchestre, Yves Abel, va prendre place. Le rideau du Metropolitan de New-York s’ouvrira, et alors débuteront Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach.

Tout va pour le mieux. Sauf que vous n’êtes pas installés dans les fauteuils rouges du « Met » (surnom donné au Metropolitan depuis des décennies), mais dans les fauteuils bleus du Kinépolis de Saint-Julien-les-Metz. Et que les acteurs sont filmés et retransmit en direct sur l’écran de la salle 2. L’objectif du concept de l’opéra new-yorkais : diffuser au monde un grand opéra. Une idée alléchante, mais non sans défauts.

Comme à l’opéra ?

Tous sont d’accord pour dire que le concept n’est pas parfait. « Quand on est au fond de la salle d’un vrai opéra, les personnages sont trop petits, ici on peut tout voir ! enfin, tout ce qui est filmé ».  Tout ? Une chose est sûre, le public peut voir tout ce qui est dans le champ de la caméra. Les avis divergent sur la qualité du son, de la saturation des aigus aux bruits d’ambiances. La plupart du temps, elle reste largement acceptable pour les spectateurs.

Ce qui manque le plus ? L’ambiance ! Une spectatrice me déclare discrètement à la fin d’un chant : « on serait tenté d’applaudir ». La prestation est visuellement là, mais, force est de constater, que le vrai public est malgré tout à New-York.

Des défauts qui, malgré tout, ne rebutent personne. La salle est comble, et nombreux sont les adeptes qui viennent depuis plus de 5 ans admirer les représentation du Metropolitan. Il suffit de tendre l’oreille pendant les entractes pour comprendre que nombreux sont les habitués qui se reconnaissent et profitent de quelques minutes pour converser. L’idée plait, et le public en redemande.

Bien que le public ne reproche pas à son opéra messin la qualité de ses spectacles, beaucoup sont d’accord pour dire qu’il ne possède pas les moyens d’offrir une prestation aussi grandiose que le « Met »  ou l’opéra Garnier (Paris). Ce qui fait de l’initiative « Opéra au cinéma » une alternative à ce manque.

Quand la réalité rattrape le virtuel

Pleinement séduit par l’initiative, la séance se poursuit avec le troisième et dernier acte. Les spectateurs se réinstallent et attendent la dernière partie. L’image saccade, une spectatrice dit: « c’est drôle, ça ressemble à ma télévision quand je perds le signal ». C’est en effet ce qui se passe, un message s’affiche alors sur l’écran « signal absent, mauvais, ou codé ». L’équipe technique du Kinépolis ne réussit pas à reprendre contact et la séance est annulée.

« C’est la première fois que ça arrive » indique l’une des spectatrices. Un incident fâcheux, mais rare puisqu’il s’agit de la première fois qu’une retransmission en direct coupe au Kinépolis de Saint-Julien. Cela montre que le concept n’est pas à l’abri d’incidents techniques. Le cinéma propose au public de le dédommager en lui offrant une place pour les prochains opéras et ballets de la saison. Dédommagement dont j’ai moi-même profité pour le prochain opéra, Iolenta, et, Le Château de Barbe-Bleue.

Le public s’est montré particulièrement discipliné face à cet imprévu.

L’expérience a été pour autant appréciable. En tant qu’amateur d’opéra, le spectacle est resté agréable, et sans cet incident technique, la soirée aurait été parfaite. Pour vous faire votre propre avis : vous pouvez encore assister à Iolenta (Tchaikovsky) et Le Château de Barbe-Bleue (Bartok) le 14 février, La Donna Del Lago (Rossini) le 14 Mars ou finir la saison par Cavalleria Rusticana (Mascagni) et Pagliacci (Leoncavallo) le 25 avril, date de la fin de la saison 2014-2015.