Basket fauteuil

Jeudi soir au Cosec de Marly, dans le sud de Metz, il y a du monde. Elus et sportifs se sont donnés rendez-vous pour une sensibilisation au handisport. La centaine d’invités de cette soirée initiée par la Société Générale sont pressés d’essayer…  Des sourires, de l’appréhension mais surtout de la curiosité… Surtout envers cette femme en fauteuil à qui tout le monde demande comment s’est passé Rio.

C’est Jean-Marie Donatello, le président du comité départemental handisport de la Moselle, qui ouvre les festivités. Un bref discours pour présenter les élus. Puis vient le mot pour celle qu’il aime « avec un A majuscule ». Elle c’est Anita Fatis, nageuse pour l’équipe de France paralympique. Cette femme de 53 ans est atteinte d’une sclérose en plaque depuis qu’elle a 26 ans. Mais pas question de se laisser faire par la maladie. « C’est une colocataire indésirable », répond-elle quand on lui demande comment elle vit avec sa maladie.

Anita commence la natation en 2007, deux ans plus tard elle intègre l’équipe de France. En septembre dernier, elle portait le bonnet tricolore aux Jeux Paralympiques de Rio. Pas de médailles mais des finales, sur 50, 100 et 200 mètres nage libre et sur 50 mètres dos. Anita a eu des difficultés à cause d’une blessure au bras « mais il faut serrer les dents et avancer », raconte-t-elle. Les Jeux ne sont pas une consécration pour cette sportive de haut niveau mais « un remerciement de quatre années de travail ».

Anita Fatis
Anita Fatis se bat au quotidien pour améliorer ses chronos dans la piscine de Thionville. Estelle Lévêque / 2016

Sa famille, un soutien indéfectible

Anita Fatis n’en serait pas là sans sa famille. Émue, elle nous parle des sacrifices de ses enfants et de son mari. Pas de sortie le soir, il y a entraînement. Pas de repas de famille le dimanche, il y a compétition. Et quand la compétition est de l’autre côté de l’Atlantique, « il se lèvent la nuit pour regarder mes finales à la télé », confie-t-elle. Et la plus belle récompense de cette maman peu ordinaire, « mes enfants qui me disent « t’es notre fierté maman ! » ». Même quand elle fait les courses Anita est interpellée car les gens la reconnaissent. « Alors qu’il y a quelques années on me regardait comme un extraterrestre », avoue-t-elle.

Boum du handisport français depuis 2012

Si la Société Générale a décidé d’organiser cette soirée, c’est pour soutenir le handisport. En effet, les Jeux Paralympiques de Londres en 2012 ont changé pas mal de choses. « Les gens ne restent pas insensibles, ils sont admiratifs en général », sourit Anita Fatis. Le processus de médiatisation mis en place par France Télévision il y a quatre ans a contribué à cette connaissance du handisport. Ils n’avaient pas de journalistes sur place mais des images étaient quand même diffusées et ça a plu. Donc en 2016, il y ont mis les moyens. France 4 est passé de 4% d’audience en soirée à 16%, un bond qui permet à France Télévision d’être confortée dans sa position de diffuseur des Jeux Paralympiques. « J’espère que les gens demanderont à voir du handisport pour les Jeux de Tokyo, en 2020 », ajoute la nageuse dans un sourire.