Escalader les façades pour atteindre ses victimes lui a valu le surnom de « l’araignée ». Le procès de Philippe Tolila, ce Spiderman violeur qui opérait à la fin des années 80, a débuté jeudi devant les Assises du Haut-Rhin. L’homme déjà condamné pour onze viols a recommencé, un mois seulement après sa libération conditionnelle. Une affaire où la récidive occupe le centre de la toile.

Quatre mois à peine après sa remise en liberté, Philippe Tolila s’introduisait dans la chambre d’une jeune fille dans un foyer d’insertion de Mulhouse. La menaçant d’un couteau, il l’a violé profitant de la fragilité de sa victime et renouant avec des habitudes qui lui valurent son effrayante réputation. C’était en janvier 2012. Ce jeudi 3 avril 2014, l’homme âgé de 51 ans comparait devant les assisses du Haut-Rhin à Colmar. C’est dans une salle fermée à huis clos que l’homme décrit par un photographe de l’AFP comme vêtu d’un gilet vert sombre, arborant un bouc grisonnant et s’exprimant d’une voix mal assurée a dû se défendre. Ce vendredi, c’est la réclusion à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté qui a été requise à l’encontre de Tolila.

Outre les conditions imposées par la présidente de la cour d’assises, c’est la question des dysfonctionnements du système et de la récidive qui se pose. Après 24 années passées derrière les fers pour les viols de onze femmes entre 1985 et 1987 à Paris, Biarritz et sur la Côte d’ Azur. Après avoir écopé de la perpétuité et d’une libération conditionnelle suite à l’avis d’experts qui le juge inoffensif. Il n’a pas fallu longtemps à l’homme araignée avant d’attaquer une nouvelle proie. Là où l’occasion d’aborder la difficile prévention de la récidive se présente, les magistrats tentent d’étouffer la polémique. « L’objet de ma plaidoirie ne sera pas forcément de dénoncer la défaillance d’un système« , a dit à l’AFP l’avocat de la victime, Me Hervé Kuony, « on ne peut pas parler de scandale, mais de dysfonctionnements« . Du côté du parquet, Mme Riguet ajoute : «Tout a été vu dans ce dossier» avant de souligner que «la perpétuité réelle n’existe pas en France» et que «chacun doit pouvoir avoir la chance de se réinsérer, quoi qu’il ait fait». Selon la presse locale, Philippe Tolila a récemment tenté de se suicider dans sa cellule.