Lors d’une rébellion de squatteurs expulsés, le 8 juillet 2009, un policier a tiré à l’aide d’un fusil flashball sur la foule. Il a blessé un homme à l’oeil. Ce dernier a perdu la vue des suites de ses blessures. Le policier a été renvoyé devant les Assises hier. 

Les faits

Lors d’une manifestation à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, plusieurs policiers ont tiré avec des flashballs sur la foule. Sur les six coups qui ont été portés, l’un d’entre eux a blessé quelqu’un. La victime, Joachim Gatti, touchée à l’oeil, est privée de son usage. Suite à cette affaire, le policier a été mis en examen en septembre 2009 et une enquête judiciaire ouverte. Le parquet de Bobigny a rendu ses conclusions : le chef d’accusation retenu contre lui aux Assises est celui de « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ». À l’annonce de ce renvoi, Christophe Ragondet, du syndicat Alliance 93, dénonce une décision sévère du parquet : « C’était très compliqué, notre collègue avait été pris à partie, en face c’était tout sauf des enfants de chœur. » De plus, le syndiqué précise que le policier a fait feu en condition de légitime défense. D’autres coups ont été tirés, Christophe Ragondet insiste sur le fait qu’on ne peut affirmer qu’il s’agit bien du policier en question.

Le flashball, c’est quoi ?

Le flashball est un pistolet long muni de deux canons larges pouvant dépasser les cinq centimètres de diamètre. Ses munitions se composent de balles sphériques en caoutchouc. Les cartouches mesurant 44 millimètres sont celles utilisées par la police nationale. En France, c’est l’entreprise Verney-Carron qui les fabrique et les commercialise.

Est-il dangereux ?

En France, on dénombre encore peu d’incidents liés aux flashballs. Ces armes dites gommes-cognes  sont privilégiées pour une utilisation défensive et non d’attaque. C’est pour ces raisons que les forces de l’ordre les ont choisies. Pourtant devant un tel fait, les civils s’interrogent. En 2010, le flashball avait fait un mort à Marseille. La société Verney-Carron nie toute responsabilité quant aux accidents survenus. Selon l’entreprise, il parait « improbable que les armes impliquées et mises en cause soient des flashballs. »