Depuis deux ans, la Féerie de glace s’invite au marché de Noël de Metz. Princesses géantes, toboggans et châteaux givrés : cette année, tout est sculpté autour du thème des contes merveilleux. Nous sommes allées à la rencontre de Sand and Ice Events, la société à l’origine de l’événement, afin d’en apprendre plus sur l’envers du décor.

Un froid hivernal et quelques notes de musique enchantées : pas de doute, nous sommes bien à la Féerie de glace de Metz. L’odeur d’épices et la peau de bête accrochée à la porte d’entrée finissent de nous plonger dans une ambiance magique, digne d’un conte. Ça tombe bien, c’est le thème retenu par Alexander Deman, fondateur de Sand and Ice Events, pour cette seconde édition messine. Depuis 2015, la société expose, durant cinq semaines, les sculptures de glace d’une trentaine d’artistes. Cette année, les visiteurs peuvent ainsi admirer des personnages tirés des histoires de Perrault, Disney, des frères Grimm et d’Andersen. Pour les mettre en valeur, la salle est plongée dans la pénombre. Des spots de lumière aux couleurs froides viennent éclairer les œuvres glacées, créant un jeu de reflets et de transparence.

La tour de glace de Raiponce côtoie la fée clochette
Quand la tour de Raiponce côtoie la fée clochette, on part au pays des rêves ©Cassandre Jalliffier

N’oubliez pas votre bonnet et vos moufles

Dès nos premiers pas dans le hangar thermique de 1400 m2, nous sommes saisis par la température polaire qui y règne. Pas moins de douze machines sont mises en place pour maintenir une température constante de -6°C, nécessaire à la bonne conservation des œuvres. Mais grâce au froid hivernal messin, les congélateurs ne sont jamais allumés tous en même temps. Le froid combiné à l’eau, permet également l’assemblage des sculptures, composées de plusieurs blocs de glace blanche ou transparente. L’eau gelant rapidement à basse température, joue alors le rôle de colle entre les différents éléments. Seringues sans aiguilles remplis d’eau et fer à repasser sont utilisés pour le montage des œuvres. Mais il ne faut pas laisser ses muscles au vestiaire ! Les petits blocs pèsent en moyenne 125 kg, et les gros peuvent aller jusqu’à deux tonnes. Au total, l’événement représente 600 tonnes de glace. Pour l’amener jusqu’à Metz depuis la Belgique, pas moins de vingt-cinq camions sont mobilisés. Si nos yeux apprécient le résultat, notre planète, elle, n’est pas vraiment sous le charme.

Une des douze machines qui permet de maintenir les sculptures de glace à -6°C
Une des douze machines qui permet de maintenir les sculptures à -6°C ©Cassandre Jalliffier

Plus fragile qu’on ne le pense

Cette année, la société déplore un grand nombre de casse. “Apparemment, il y a des gens qui aiment casser puis garder la glace à l’extérieur.” s’étonne Valérie Roos, la coordinatrice de l’événement. Bien qu’imposantes, les sculptures restent vulnérables aux visiteurs mal intentionnés. “C’est beaucoup plus fragile que tout le monde pense. Les petits détails par exemple, c’est très fragile, et c’est souvent ça qui intrigue les gens”. Pour les retardataires, vous avez encore jusqu’au 15 janvier pour venir admirer cet univers gelé. Après cette date, ça sera le grand déluge. Les œuvres, uniques mais éphémères, ne sont malheureusement pas transportables. Pour démonter l’exposition, il faut donc faire fondre la glace. Par conséquent, si vous habitez près de la place de la République, gare aux inondations !

 

Annabelle Valentin et Margot Ridon