GraouLAB? Drôle de nom pour un atelier de fabrication numérique. Implanté à Metz, aux TCRM Blida, ce lieu attire de nombreux curieux et initiés. Ils viennent s’adonner à la conception d’objets grâce à des outils comme des imprimantes 3D ou des découpeuses laser. Le GraouLAB s’inscrit dans la lignée des fab lab, ces laboratoires qui fleurissent un peu partout en France depuis quelques années.

« Avec l’imprimante 3D, il n’y a plus de limites de productivité et de règles de fabrication. Cela permet de créer quasiment toutes les formes que l’on veut » expose Romuald Schreiber, enthousiaste. Ce passionné de conception mécanique est adhérent du GraouLAB, le laboratoire de fabrication numérique de Metz, depuis près d’un an et demi. Romuald a un objectif : créer un procédé permettant de remplacer les bobines de fils nécessaires à l’utilisation d’une imprimante 3D. «  Le but premier est de rendre accessible à tous cet outil. », assure t-il. Son invention aurait pour finalité de produire du fil à moindre coût, alors que les bobines traditionnelles coûtent entre 20 et 30 euros. Pour Romuald, le GraouLAB est surtout un lieu de prototypage. « C’est un endroit intéressant pour développer ses compétences en utilisant les machines de l’atelier. », explique t-il.

Un lieu ouvert au public

Le GraouLAB n’est pas le seul atelier de ce type. Imaginé à la fin des années 1990 au sein du Massachussets Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, le concept de fab lab – ou laboratoire de fabrication – s’est exporté en France depuis quelques années. L’idée est de mettre à disposition du public des outils nécessaires à la conception et à la réalisation d’objets. Soit des imprimantes 3D, mais aussi des découpeuses laser ou des outils plus traditionnels comme des fers à souder ou des perceuses à colonne.

Si Romuald était déjà initié à la fabrication mécanique avant de s’inscrire, ce n’est pas le cas de tous. Caroline Rondel, présidente de l’association Graoulab, explique que les profils sont assez variés. « Il s’agit en majorité de techniciens, mais ils ne sont pas forcément ingénieurs ou dans la mécanique. Il y a aussi des informaticiens, des ébénistes ou des biologistes. On a également déjà eu un infirmier et un travailleur social » précise Caroline, elle-même biologiste de formation. Certains viennent pour développer des projets industriels mais d’autres ont une démarche purement artistique, ou veulent simplement s’essayer à la conception. Les ateliers ne sont d’ailleurs pas réservés aux adultes. Des sessions d’apprentissage sont aussi mises en place pour les enfants.

 « Le numérique, il est partout »

Et le numérique, dans tout ça ? « Il est partout », d’après Caroline. « L’intérêt du fab lab, c’est l’aspect open source, ou le partage de connaissances entre les ateliers existants. », explique t-elle. Un wiki en ligne permet de renseigner et documenter les différents projets en cours, et un forum existe pour les questions des différents membres. Ainsi, tout ce qui est fait dans un atelier peut être réutilisé dans un autre. L’autre aspect numérique, ce sont les machines commandées par ordinateur et toute la partie en amont de la conception comme le dessin. De nombreuses informations sur les machines et les outils sont aussi récupérées sur Internet. « C’est tellement naturel que ça en devient invisible », admet Caroline.

Et après ?

Les FabLab fonctionnent de manière associative, mais certains projets qui y sont développés pourraient ensuite être utilisés dans le cadre d’une entreprise. Pour Caroline, c’est « un lieu où les idées fusent, et on regarde ce que ça donne ». Si beaucoup viennent pour une utilisation personnelle ou un apprentissage, d’autres se servent du fab lab pour développer un projet commercial. C’est l’autre intérêt de ces ateliers : après la phase de prototypage, il est possible de réfléchir à l’étape suivante et aux différentes possibilités d’exploiter une idée ou un objet réalisé.

Cet article a été écrit dans le cadre d’une réflexion sur le numérique pour le site Obsweb.