Nommée mercredi, elle annonce une remise à plat de l’écotaxe jeudi et se retrouve sous les feux de la polémique vendredi. Ségolène Royal entre dans ses nouvelles fonctions de façon remarquée. Les réactions à ses propos ne se sont pas faites attendre et sont loin de la soutenir.

« Je ne suis pas seule à décider, mais je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour, en effet, faire les travaux ferroviaires et routiers ».  Ségolène Royal nouvellement nommée ministre de l’écologie a déclenché la polémique jeudi en prononçant cette phrase alors qu’elle se trouvait à Poitiers. Déjà en novembre dernier, elle avait déclaré que l’écotaxe était  une mesure « totalement absurde », pourtant dans son pacte présidentiel de 2007 elle était pour l’éco-redevance  en tous points similaire à l’écotaxe.

Ses propos de jeudi ont tout de suite suscité des réactions. Parmi lesquelles celles de personnalités mosellanes. La Moselle abrite la société Ecomouv chargée de collecter l’écotaxe et dont les activités n’ont jamais démarré en raison de la suspension de la loi. Cette installation a été proposée par Nicolas Sarkozy pour compenser en partie les pertes d’emplois liées à la fermeture de casernes. L’émoi est donc grand en Moselle. Dans une lettre au premier ministre, le président de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl se dit « inquiet des déclarations  » de la ministre. François Grosdidier, Sénateur (UMP) de la Moselle et président de Valeur écologie juge dans un communiqué « Ségolène Royal inconséquente et irresponsable ».

 

Pour Christian Troadec, un des responsables des bonnets rouges et maire divers gauche de Carhaix-Plouguer (Finistère) rapporté par Le Monde.fr,  « Ce qu’on demande, c’est le maintien de la gratuité des routes en Bretagne et donc la suppression définitive de l’écotaxe ». De son côté et toujours pour Le Monde.fr, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, s’est dit opposé à toute suppression de l’écotaxe « Cela ne relève pas de l’écologie punitive, au contraire, c’est de la fiscalité responsable, pour responsabiliser notamment les transporteurs ». « Ce serait un très mauvais signal envoyé » que « d’annoncer la fin de l’écotaxe sans autre forme de débat », a-t-il ajouté.

Dans le camps socialiste une réaction prudente vendredi matin sur I>Télé de Harlem Désir. Il explique que « ce qu’a dit Ségolène Royale hier va dans le sens du rapport commandé à l’Assemblée pour la remise à plat de l’écotaxe ». 

La ministre de l’écologie a tenté  de répondre à la controverse en publiant sur son compte twitter  :

Mise en vigueur avec ou sans amendements, ou suppression pure et simple de l’écotaxe ? Les semaines à venir nous situeront sur la question qui fait déjà couler tant d’encre et de salive.