Vous avez déjà essayé de devenir DJ dans votre vie ? Si oui, vous êtes peut-être passé par l’étape où vous avez essayé de mixer des titres de house, d’électro ou de hip-hop sur des logiciels téléchargés gratuitement sur l’ordi de votre chambre, avec la vieille platine de vos parents. Pour Julien H, DJ depuis ses quinze ans, cette méthode n’est pas la bonne pour devenir pro. C’est justement pour ça qu’en juin 2012, il a ouvert sa propre école de DJ, à Metz.

Reportage sur place, entre deux séances de scratch et de cours de solfège.

 

 

Jonathan, alias Horny Dope, devenu DJ en autodidacte

Doit-on nécessairement suivre une formation pour réussir ? Ce n’est pas l’avis de Jonathan – dit Horny Dope quand il est derrière les platines – qui s’est formé seul à sa passion. A 23 ans, il se produit depuis près de dix ans dans la région de Nancy, le plus souvent dans des salles comme L’Envers Club.

Quand la passion du DJaying a-t-elle commencé pour toi ?

J’avais quinze ans. C’était les premières soirées – les booms ! – et il y avait des DJs plus vieux qui mixaient. Ça m’a plu et je me suis intéressé à ce qu’ils faisaient. C’est comme ça que j’ai commencé à m’équiper. A l’époque j’avais une platine CD de salon et une petite table de mixage achetée d’occas’. En guise de seconde platine – comme c’est nécessaire pour mixer -, je me servais de la radio ! C’était vraiment très basique. J’ai commencé à me produire en salle vers 17 ou 18 ans.

 

Comment se forme-t-on lorsque l’on veut apprendre les bases tout seul ?

Il faut savoir que je n’ai aucune formation musicale, ni un seul musicien dans ma famille. Alors au tout début, j’écoutais des mixtapes de DJ. C’est-à-dire des mix déjà enregistrés. J’analysais comment ils étaient montés techniquement, comment les sons s’y enchaînaient. Après, grâce à Internet, j’ai surfé sur beaucoup de sites et j’ai appris des choses plus approfondies comme la technique des temps. Il y a plusieurs forums qui traitent de ça et qui permettent de s’entraîner.

 

Aujourd’hui, conseillerais-tu à ceux qui débutent de s’inscrire dans une école  ?

Je n’avais pas entendu parler de l’école de Metz. Mais de mon point de vue, si ça avait existé quand j’ai commencé, je ne l’aurais pas faite. Je pense que ça fait entrer les gens dans un moule, dans une manière de mixer et que ça peut être un frein à la créativité. En revanche, ça peut être intéressant pour acquérir les bases. Mais je le conseillerais plutôt sous la forme d’un stage ciblé, comme ça existe parfois avec des ateliers, plutôt que dans une école sur une longue période.

Sans formation approfondie, est-ce que tu sens que tu es limité par certaines lacunes musicales ?

Oui mais plutôt au niveau de la composition de morceaux plutôt que dans le DJaying proprement dit. En DJaying, on va se servir de sons déjà existants et les enchaîner, tout simplement, pendant la soirée. Alors que la production consiste vraiment à créer sa propre musique et réclame plus de technique. Je le fais quand même, mais à mon niveau. Le seul problème, c’est que je n’ai pas pas beaucoup de matériel et que je bosse déjà ailleurs dans la journée. Quand je rentre, je ne peux pas passer toute la soirée à travailler un son.

 

D’après ton expérience, avoir un diplôme en poche, ça aide à trouver du travail ?

Tous les DJ que je connais à l’heure actuelle sont autodidactes. Et moi, je suis dans un style de musique un peu underground – je ne fais pas de David Guetta – et dans ce monde là on trouve beaucoup moins de DJ « résidents », qui mixent au même endroit trois fois par semaine, et qui sont donc plus amenés à devoir présenter un diplôme. D’ailleurs de ce que je sais, c’est plus de la musique « commerciale » qui est enseignée dans ces écoles.

 

Que fais-tu aujourd’hui pour continuer à t’améliorer en tant que DJ ?

Je pratique régulièrement pour ne pas perdre la main et pour tenter de nouvelles choses que je pourrai intégrer dans de prochains sets. Pour être considéré comme un DJ pro, il faut produire ses propres sons, qu’ils marchent, pour que les clubs aient envie que vous veniez jouer chez eux. On ne gagne plus d’argent sur la vente de CD, mais sur les concerts. Mon objectif, ce serait de vivre de ma passion. Il me manque juste du temps !

 

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